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Cheikh Alassane Sène : Les Sène de vie d’un présumé terroriste
Ses supposés Sms envoyés aux hautes autorités du pays ont fait peur à l’Etat, secoué la République. Cheikh Alassane Sène, quadra qui se goinfre de spiritualité, a fait les 400 coups, avant qu’une révélation ne change le cours de sa vie.
Le Cheikh est en Sène sur la place publique dakaroise après des Sms «terroristes» à Macky Sall. Cheikh Alassane Sène est-il un «Djihadiste» en mal de populisme ? Ou un anonyme religieux en manque de notoriété ? Il est des deux. Ce Cheikh qui se revendiquerait de Al Qaïda est bizarre, il serait différent aussi de certains barbus. Lui s’allie et s’affiche avec un Johnny (Salif Hamady Bâ), drague les jet-setteurs des Almadies, genre Paco Johnson, s’assoit à table avec Wally Ballago Seck et son look tout en «pinw»… l’homme est haut en couleurs avec une gouaille d’acteur de cinéma qui aime jouer les rôles, sur la vie comme sur la Sène. Son regard d’illuminati, sa barbe en forme de O bien entretenue, son discours pompeux quand on lui tend l’oreille, fixe le cliché de l’homme très bien sur l’écrin médiatique. Cheikh en homme de goût doit se sentir à l’étroit dans la chaudière de la prison de Rebeuss. Il serait quadra, parce que Cheikh Alassane Sène entoure son âge du plus grand mystère. Dans sa page Facebook et chez certains de ses disciples, difficile de trouver son âge exact. Tout juste consent-on qu’il a 40 ans ou plus.
«Marié à une épouse, père de deux fillettes»
A Ouest-Foire, quartier des nouveaux riches de Dakar, Cheikh Alassane Sène est connu comme un voisin affable, un mari gâteux pour sa petite famille, il est marié et père de deux petites fillettes. Dans ce coin, connu pour son taux de célibat chez les jeunes filles, le mâle bel homme est le fantasme des nymphes en panne de spiritualité, les jeunes désespérés du coin lui ouvrent leur cœur, lui les accueille dans son domicile comme on accueille de vieux potes de beuverie. Il donne sans compter, accueille tout le monde dans son repaire sans se gausser de condescendance. On dit de lui qu’il est l’ami des jeunes et des moins jeunes, de tout le monde et de personne. Il ferait le bon samaritain dans ce quartier de Dakar où les gens aiment se cacher dans d’étroits appartements. Lui ouvre sa porte aux nécessiteux de tous bords et de toutes les chapelles confrériques. Il y a les fous de Dieu genre Boko Haram prêt à tuer au nom d’Allah. Sans regret. Lui, Alassane Sène est un fou du Prophète de l’Islam Mouhamad. Sans rancune. Sa vie tourne autour de ça. Il n’est pas Charlie et aime combattre les pro-Charlie ou Charlot, c’est selon…Macky Sall, le président de la République et tous les «hérétiques» qui auraient choqué plus d’un amoureux de son Ahmed. Dieu reconnaîtra les siens. Bref…accusé par Johnny d’avoir envoyé les Sms «terroristes» au ministre de l’Intérieur Abdoulaye Daouda Diallo et au Directeur général de la Police nationale Anna Sémou Faye, Cheikh Alassane Sène est subitement sorti de l’ombre pour s’exposer sur la place publique. Qu’est-ce qui fait courir ce religieux atypique ? Doit-on donner du crédit à ses menaces ? Ne veut-il pas se payer de la pub gratuite sous le fallacieux prétexte du terrorisme ? Son épouse Awa, jointe au téléphone, freine poliment : «Je ne fais pas de commentaire, si vous voulez bien m’excuser, je suis avec des gens.» Demande acceptée madame.
Alors, l’on se tourne l’air penaud vers une de ses disciples. La dame s’appelle Eva Rassoul, elle est Camerounaise convertie à l’Islam par Cheikh Alassane Sène le 20 août 2010. Elle garde une excellente image de ce Cheikh, au Sénégal des marabouts frimeurs à l’ego surdimensionné, son Cheikh lui se fait tout petit. «Chaque fois qu’on se retrouve chez lui, à Ouest-Foire, c’est un moment de communion et d’exaltation. On a l’habitude de dire que c’est le disciple qui doit s’occuper de son Cheikh, mais avec lui, c’est le contraire. Il appuie financièrement et matériellement ses disciples. Lors des fêtes de Tabaski, il lui arrive d’acheter des moutons pour certains disciples», explique-t-elle. De l’argent donné en veux-tu, en voilà et à tour de bras, alors que l’on ne lui connait pas un métier dans le civil. Alors d’où le Cheikh tire-t-il tous ses revenus ? La Camerounaise convertie à l’Islam donne sa langue au chat.
«Il aimait la belle vie…»
A Ouest-Foire, son domicile imposant peint en blanc laisse flotter un drapeau vert de l’Islam, des écriteaux arabes s’affichent ostentatoirement. Au pas de la porte, deux vigiles portant des casquettes de sa fondation Salalahou ala Mouhamad accueillent au bas de la porte. «Il n’y a personne au domicile pour vous parler, nous ne pouvons rien vous dire», expédie-t-on, en fermant la porte entrebâillée. Chez ses voisins, personne ne veut remuer le couteau dans la paix. L’on prie d’ailleurs qu’il se tire de cette mauvaise passe. C’est la même prière que formule à son endroit, son «ami» de plus de 20 ans, Paco Jackson Thiam qui nie être son disciple. L’ami de El Hadj Diouf en connait un brin sur la vie cachée de Alassane Sène jeune.
On est dans les années 90, le Dakar des branchés s’éclate de musique Pop et de bringue. Le jeune Alassane quitte son quartier des Hlm 5 pour se rendre à Amitié 2 voir son pote Paco Jackson. «A l’époque, il était très ami à Kader Kane, un homme d’affaires, et comme j’étais proche de Kader, c’est comme ça qu’on s’est connus. Comme tout jeune de l’époque, il aimait la belle vie, les voyages», souffle prudent Paco Jackson. Comme s’il voulait cacher la face hideuse d’un jeune homme en proie aux démons de son âge. Comme s’il voulait gommer ses errements factices, les petites bêtises des soirées dansantes de l’époque où les filles se prenaient au jeu des beaux gosses bien baraqués. «Il n’avait pas investi le créneau des soirées dansantes, ce n’était pas son dada. Il n’avait pas l’habitude de frimer, même s’il aimait s’habiller en costume, il était à l’époque très posé et très correct», confie Paco. Dans une autre vie, on aurait volontiers imaginé Alassane Sène footballeur professionnel. Il aimait taquiner le ballon et se plaisait à aimanter les foules de sa technique. Pour quelqu’un qui a longtemps côtoyé de grands noms du ballon africain, Paco se permet juste de juger son talent. «Je l’ai vu jouer au football, il est très bon», jauge-t-il.
Fils de Magib Sène, Ancien journaliste à Radio-Sénégal
Et puis, des années plus tard, une révélation va changer le cours de la vie de Cheikh Alassane Sène. Ne souriez pas, seuls les imbéciles ne changent pas. Cette année-là en Italie, Paco et Alassane sont au pays de la Botte, le premier court les chauds derbies du Calcio de ses amis footballeurs sans s’essouffler. Puis, un jour, alors que l’ami de El Hadj Diouf invite Alassane pour un match. La réponse est encore collée comme un tatouage de footeux sur Paco. Il raconte : «Quand je l’ai invité pour ce match, il m’a dit d’un ton sec, il n’y a que le prophète qui est la vérité. Il faut que tu cesses d’aller dans ses enfantillages. Si aujourd’hui j’ai changé c’est en partie grâce à lui et mon marabout Serigne Saliou Mbacké.» Ce fut la révélation. Puis, en Octobre 2009, il met sur pied une fondation «Sallalahou Ala Muhamad» en l’Honneur du Prophète Nabi Al Mustafa (Psl). Il enseigne à ses disciples, la paix, la tolérance. «J’ai eu mal, quand j’ai entendu qu’on assimile son nom au terrorisme», défend la Camerounaise Eva Rassoul. En écho, Paco Jackson rembobine le même disque. «Il est incapable de faire mal à une mouche, je ne crois même pas à ces accusations», plaide-t-il. Son père Magib Sène, ancien journaliste à Radio Sénégal, qui a présenté en février 2013 un livre intitulé : «Notre ami François Bob», n’a pas voulu en rajouter une couche. «Je ne préfère pas en parler pour le moment», refuse-t-il. C’est vrai que l’heure n’est pas à la parole, mais à la prière.
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