Championnats du monde d’athlétisme Pékin : « J’ai mal au coeur pour mon pays, le Sénégal », dixit Lamine Diack
S’il y a quelqu’un qui est malheureux dans ces 15e Championnats du monde d’athlétisme qui s’achèvent à Pékin, c’est bien son désormais ancien président, le Sénégalais Lamine Diack, qui a dit ce vendredi 28 août dans la capitale chinoise son amertume de voir son pays souvent si présent dans ses joutes marquer l’événement par une absence du fait de l’absence d’une politique sportive et ambitieuse digne de ce nom.
S’il y a quelqu’un qui doit bien se préparer en proposant à sa jeunesse un véritable projet sportif dans les prochains mois, c’est bien le président de la République Macky Sall, qui n’a pas suffisamment fait pour le sport au Sénégal, selon Lamine Diack.
Recevant dans la matinée ses invités à l’occasion d’un petit déjeuner offert par ses soins, le président Diack a interpellé à plusieurs reprises Ndongo Ndiaye, ancien international de basket-ball et conseiller spécial du Président Macky Sall.
« Ndongo, il faudra dire à ton patron de faire beaucoup plus pour le sport qui est en train de mourir au Sénégal », a lancé le président devant un parterre d’invités dont un certain Ousmane Tanor Dieng qui partageait la table avec El Hadj Malick Sy Souris, une vieille connaissance du Parti socialiste et ancien président de la Fédération sénégalaise de football.
En verve, Lamine Diack qui a dit à ses invités qu’il rentre sur Dakar après 39 ans de loyaux services à l’IAAF qu’il a intégré comme vice-président en 1976 à Montréal, a indiqué qu’il ne laissera pas mourir l’athlétisme au Sénégal.
« On va nous entendre », a répété l’avocat de la piste en particulier et du sport en général.
« C’est dramatique ce qui se passe au Sénégal. J’ai mal au coeur quand je vois que notre athlétisme n’est pas représenté à ces Championnats du monde. Notre sport touche le fond, on ne gagne plus rien. Le sport n’est plus à l’école. Je retourne dans mon pays le coeur gros. Ndongo, on ne va pas se caresser. Il faut que votre patron fasse le nécessaire pour le sport », a martelé Lamine Diack, dans une salle acquise à sa cause et du reste convaincue qu’il y bien longtemps que le sport a fo… le camp au Sénégal.
« Très heureux » des résultats de l’Afrique du Sud qu’il combattait « mordicus » quand le régime de l’apartheid y régnait en maître, le président Lamine Diack a reçu des cadeaux dont un remis par l’ancien CEMGA, le général Mamadou Mansour Seck.
Lamine Diack fera ses adieux à l’IAAF à la fin de ces 15e Championnats du monde d’athlétisme dimanche 30 août, mais avant, il remettra passera le relais chinois à Londres, pour les prochains championnats.
Le Britannique Sebastian Coe, élu président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) mercredi 19 août 2015 à Pékin, remplace Lamine Diack (82 ans) qui a occupé d’abord des fonctions de vice-président de l’instance avant de prendre la tête de l’IAAF en 1999, pendant 15 ans et 9 mois,
Médaillé d’or du 1500 m des Jeux 1980 et 1984, ancien député conservateur puis à la tête du comité d’organisation des Jeux de Londres, Coe a battu par 115 voix contre 92, dans un combat Est-Ouest remis au goût du jour, l’Ukrainien Sergueï Bubka, le perchiste aux 35 records du monde.
GFM