Culture
Célébration des 25 ans de l'UGB: Mary Teuw Niane pose des questions de fond à propos de grèveSamedi 23 Avril 2016
Hier à l’occasion du 25ème anniversaire de l’université Gaston Berger de Saint-Louis, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a posé des questions de fond à propos de ce qu'il appelle "du bon usage du droit de grève". Abordant la situation de crise latente qui prévaut au sein du système éducatif sénégalais, Mary Teuw Niane a invité les enseignants grévistes à prendre de la hauteur, quelle que puisse être la légitimité des revendications qu’ils portent. "J’ai l’intime conviction qu’il n'y a rien à faire si, au préalable, il n'y a pas un environnement apaisé. Ce n’est pas un appel à la renonciation à un droit, celui de faire grève, qui est constitutionnellement reconnu. En fait, c’est un appel à une réflexion du bon usage de la grève". Le ministre avoue : "Je suis, sans doute, suspect quand je parle de cette question. Mais j’ai des certitudes à cet égard. Elles peuvent être erronées. Peut-être le sont-elles d’ailleurs. Mais j’aimerai juste être convaincu". Aussi s'interroge-t-il : "La légitimité d’une revendication justifie-t-elle les dommages parfois irréversibles causés au système pour sa satisfaction ? Est-il raisonnable, après que nous ayons tous, pouvoirs publics et syndicats, fait de l’Université publique un pôle d’attraction salariale, d’oublier que la rétribution perçue constitue une contrepartie du travail accompli dont la valeur est inestimable ?" Poursuivant ses questionnements, il se demande : "Qu’est-ce qui peut justifier que des privilèges soient accordés à une catégorie de citoyens sans justification corrélative d’un service équivalent rendu à la Communauté ?" A l'en croire, "aucun Etat ne peut soutenir, sur la durée, toutes les demandes sociales. A vouloir les satisfaire vaille que vaille, on renonce aux grands projets. Dans des situations de pénurie, on ne partage pas que les richesses. On partage aussi la pénurie pour la rendre supportable par les plus démunis. C’est une question d’équilibre social". Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ne manque pas de rappeler que l’Etat a déployé "un ambitieux programme d’investissement d’un montant global de plus 302 milliards entre 2012-2017" pour renforcer le secteur.
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