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"En 2015, on l’a fait avec l’université Alioune Diop de Bambey. Ils ont travaillé pendant deux ans sur un modèle qui a permis de montrer que le magal génère près de 250 milliards francs CFA", a-t-il révélé dans un entretien à l’APS, sur les préparatifs de la 123ème édition du magal.
Cet événement religieux annuel commémore le départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, le fondateur du mouridisme, une des principales confréries musulmanes du Sénégal.
Serigne Cheikh Abdou Lahad Mbacké Gaïndé Fatma a ajouté que cette étude quantitative sur les retombées économiques et autres impacts du grand magal de Touba sera présentée à la presse et au président du comité, sans donner plus de détails.
"Ils ont travaillé pendant deux ans (...) parce que c’est une étude scientifique assez sérieuse et on a préféré la confier à une université. C’est une étude générale. Nous allons faire des études sectorielles [pour avoir des estimations] sur l’impact du magal’’ dans chaque secteur de l’économie nationale, a-t-il fait savoir.
"En 2011, quand on avait fait l’étude, on a remarqué que 70% du chiffre d’affaires des commerçants à Touba était réalisé durant le magal", a rappelé président de la Commission culture et communication du magal.
"Le magal connaît une fulgurante progression. Nous avions fait des études en 2011 et cinq ans plus tard, on les a repris et on s’est rendu compte que le volet économique connaît une augmentation de 25%", a-t-il insisté.
Selon lui, "le magal peut être un levier de développement du Sénégal" au regard des nombreuses activités économiques qui se déroulent pendant cette rencontre religieuse.
"C’est un cercle vertueux, il y’ a l’affluence qui crée des besoins, mobilisation de financements, investissements, productions, satisfactions des besoins, augmentation de l’affluence" se traduisant par un flux massif de fidèles, a expliqué M. Mbacké.
C’est un évènement d’envergure qui "permet de mobiliser l’épargne de la communauté mouride", a-t-il souligné. "Le mouride dès le lendemain du magal commence à épargner en prévision" de la prochaine édition, a fait remarquer le président de la commission culture et communication.
Concernant l’affluence, il a affirmé qu’"il y a aussi une augmentation de 30%" Donc, "cela montre la progression que connaît l’événement. D’année en année, il draine des foules énormes. Aujourd’hui, c’est devenu l’un des plus grands événements du monde islamique", a-t-il poursuivi.
Cette forte mobilisation des pèlerins rend l’organisation du magal de plus en plus difficile malgré les efforts consentis par les pouvoirs publics pour sa bonne tenue, a reconnu serigne Cheikh Abdou Lahad Mbacké Gaïndé Fatma.
"Vous allez à la Mecque, c’est l’Etat qui organise le [haj, le pèlerinage musulman]. A Touba ce n’est pas l’Etat qui organise [le magal], c’est plutôt une communauté qui l’organise. Vous voyez un peu tout ce que cela comporte comme difficultés malgré le soutien et l’appui que l’Etat qui n’ont jamais fait défaut", a-t-il dit.