Candidature de Nicolas Sarkozy : bientôt la fin du suspens

Sauf changement de programme de dernière minute, Nicolas Sarkozy devrait se lancer officiellement dans la course à l’Elysée demain soir dans le journal télévisé de 20 heures de TF1. Sa candidature est certes un secret de polichinelle, mais la date précise et la forme de la déclaration ont fait l’objet de spéculations entretenues depuis quelques jours par son entourage. Si cette date est confirmée, Nicolas Sarkozy pourrait ainsi voler la vedette à François Hollande, le candidat socialiste, qui tiendra au même moment un meeting à Rouen, sa ville natale. L’annonce de candidature de Nicolas Sarkozy serait suivie d’un premier meeting de campagne à Annecy jeudi soir avant un autre à Marseille dimanche après-midi.
Après avoir envisagé de se déclarer le plus tard possible, entre fin février et mi-mars, comme l’avait fait François Mitterrand, Nicolas Sarkozy a dû changer de stratégie et accélérer son calendrier. En effet, son retard sur François Hollande au premier comme au deuxième tour dans les enquêtes d’opinion ont fini par le faire changer d’avis. Avec 25% des intentions de vote au premier tour, il ne décolle pas dans les sondages. François Hollande le distance largement avec 30%. Quant au second tour, il serait sévèrement battu par le candidat socialiste qui recueillerait 57,5% des voix, selon une enquête de l'Ifop (Institut de sondages) publiée aujourd’hui.
QG de campagne du candidat Nicolas Sarkozy dans le 15ème arrondissement
Dans une interview, ce week-end, au Figaro Magazine, Nicolas Sarkozy a esquissé les grandes lignes de son programme et a donné le ton de sa ligne politique pour l’élection : non à l’euthanasie, non au mariage homosexuel, non au droit de vote des étrangers hors Union européenne, référendum sur les droits des chômeurs. Appel aux valeurs : travail, autorité et responsabilité. Accusé aussitôt de chasser sur les terres du Front national, Nicolas Sarkozy clive de plus en plus, espérant ainsi rattraper son retard sur François Hollande.
L’adresse de son QG de campagne est déjà connue : ce sera au 18 de la rue de la Convention, dans le XVème arrondissement de Paris, dans les anciens bureaux de la société de disques EMI. Un QG proche de tout nouveau siège de l’UMP, également situé dans le même arrondissement. Même si Nicolas Sarkozy a déjà prévenu ses proches qu’il ne serait pas souvent à son QG, son équipe de campagne semble être arrêtée. Guillaume Lambert serait son directeur de campagne et l’équipe serait animée par Emmanuelle Mignon, ancienne directrice de cabinet à l’Elysée et architecte de la victoire de Nicolas Sarkozy en 2007. Carla Bruni-Sarkozy devrait également s’impliquer à ses côtés lors de déplacements.
A l’approche de sa candidature, Nicolas Sarkozy a enregistré, lundi soir, le ralliement de Christine Boutin, la candidate du Parti démocrate-chrétien, qui a déclaré forfait, faute de recueillir les fameux 500 parrainages nécessaires pour se présenter à l’élection présidentielle. Un autre ralliement à droite est attendu. C’est celui d’Hervé Morin, ancien ministre de la Défense et président du Nouveau centre. La route semble se dégager pour Nicolas Sarkozy.