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Les Vérités de Serigne Babacar Sy Mansour aux Députés
Le journaliste, correspondant de la radio dans le nord du Cameroun, sera fixé sur son sort le jeudi 20 avril a précisé RFI dans un communiqué publié sur son site, l’affaire le concernant ayant été mise en délibéré.
RFI dénonce l’absence de preuves
Lors de l’audience, jeudi 6 avril, le commissaire du gouvernement, représentant du parquet, « est allé jusqu’à réclamer la peine de mort alors que la loi ne prévoit pas de réquisition de peine avant une éventuelle reconnaissance de culpabilité », a ajouté RFI qui met en avant « l’absence de preuves » contre son journaliste accusé de « complicité de terrorisme ».
Selon la radio, l’audience de jeudi « a donné lieu à un réquisitoire-éclair, dans lequel le commissaire du gouvernement a maintenu les chefs d’accusation de non-dénonciation d’actes de terrorisme, apologie et blanchiment ».
Pendant « trois heures », explique le communiqué, les avocats du journaliste ont « déconstruit le dossier, prouvant qu’aucun élément de preuve n’a jamais été apporté par l’accusation et qu’aucune des infractions n’est constituée ».
628 jours de détention
Les avocats du journaliste ont demandé aux juges qu’Ahmed Abba soit reconnu non-coupable et acquitté le 20 avril. Pour la direction de RFI, le jour du verdict sera celui où « l’innocence d’Ahmed Abba sera reconnue ».
Dans son communiqué, la radio rappelle également que 628 jours de détention, c’est bien « trop long pour un innocent ! ».
Une loi antiterroriste très controversée
Ahmed Abba avait été arrêté fin juillet 2015 à Maroua, dans l’extrême-nord du Cameroun, avant d’être transféré à Yaoundé où il est détenu depuis. Le parquet estime qu’il a « collaboré » avec des islamistes de Boko Haram, bien qu’Ahmed Abba ait toujours clamé son innocence.
Fin juin 2014, une loi antiterroriste très controversée est entrée en vigueur au Cameroun, prévoyant notamment la peine de mort pour les personnes reconnues coupables d’actes de terrorisme ou de complicité.
Depuis, des dizaines de personnes ont été condamnées à la peine capitale pour terrorisme. Le code pénal camerounais prévoyait déjà cette peine pour les coupables de meurtres et d’assassinats, mais aucune exécution n’a eu lieu dans le pays depuis le milieu des années 1980.
Auteur : Jeune Afrique