CÉLÉBRATION DE LA FÊTE DE PÂQUES: LE «NGALLAKH», SOLIDE PASSERELLE D’UNE COHABITATION HARMONIEUSE

Vendredi 3 Avril 2015

Les fidèles catholiques sénégalais se donnent les moyens de répondre aux exigences des religions monothéistes. Ils fêtent Pâques, chacun à sa façon. Mais, la célébration de cette fête, nécessite des finances solides pour satisfaire les impératifs.

Pâques est célébré de manière différente au Sénégal. Si certains, comptent la fêter sobrement. D’autres préfèrent se donner les moyens de la faire en grand. Ils dégagent un budget colossal pour disposer le nécessaire pour une agréable fête. Rien n’est à négligé.

Il y’en a même, qui font des prêts à la banque pour honorer un orgueil afin de se crédibiliser devant une famille africaine, élargie des amis d’autres obédiences religieuses. Constat, ce sacrifice a un coup. Il impactera forcément, à l’avenir sur la situation financière du père de famille qui dépense aveuglément.

Généralement, ces hommes ou femmes, justifient ces efforts supplémentaires fournis, par un besoin de rendre la monnaie aux parents musulmans. Puisque, disent-t-ils, ces derniers, partagent avec eux, des mets, lors des fêtes de tabaski ou de Tamkharit.

Ainsi, ils trouvent normal, à leur tour de faire des efforts. Raison pour laquelle, ils investissent des montants colossaux à l’achat de denrées alimentaire pour la composition du «Ngallakh» à distribuer. Et, les fervents catholiques, se singularisent aussi, à la consommation de la viande de porc. Ils préparent avec, des mets succulents pour le plat du jour qui sera assaisonné d’une collation en liqueur afin d’être aux anges.

«Les fêtes de pâques, c’est pour célébrer la résurrection de Jésus Christ. C’est une des fêtes les plus importantes de l’année pour les orthodoxes. Mais, nous chrétiens, nous sommes obligés d’en profiter pour rendre la monnaie à nos parents musulmans. Nous dépensons pour faire du «Ngallakh » et autres pour pé renniser cette cohabitation entre musulmans et chrétiens », prêche la secrétaire de Direction, Karine Faye, retrouvée devant l’école St Michel.

Les catholiques sénégalais trouvent ces fêtes idéales pour contribuer au raffermissement des relations. Se disant que tous les interdits sont levés, ils se font plaisir, ne serait-ce, qu’une journée. « Personnellement, j’ai dé- pensé pour cette fête seulement plus de 200 000 FCFA.

Cette dépense, je l’ai fait juste pour satisfaire la demande des frères et amis musulmans. Ils m’en donnent tellement, lors des fêtes de Tabaski ou de Tamkharit. Je ne veux pas qu’ils ne sentent pas que nous aussi, nous avons ce jour pour partager avec eux.

L’amitié préservée vaut plus que tout l’argent du monde », se défend Alex Ndiaye, père de famille, habitant le centre ville de Dakar. A cette occasion, les plus jeunes préfèrent s’habiller classe, pour aller terminer la soirée dans les boîtes de nuit.

Mais, cette tranche d’âge qui fête autrement les pâques, se démarque totalement de l’idéal chrétien. Certains, en profitent pour se souler à mort, après une nuitée, bien arrosée entre amis. « Je suis pressé de fêter les Pâques. Chaque fois, entre amis et copines, nous sortons en boîte. Nous nous organisions à trouver les moyens de nous payer des bouteilles de luxe.

Vraiment, c’est merveilleux. On se défoule et puis, avec nos copines. Ca finit bien. Vous devinez… », affiche nostalgique, l’étudiant en administration des entreprises, dans une école privée de Dakar, Gorges.

Pâques, le cœur de la foi chrétienne trouve toute sa bénédiction pour être merveilleusement fêtée dans le monde entier. Mais, la capitale sénégalaise, développe une manière singulière de célébrer la résurrection de Jésus Christ

GRAND PLACE


Abdoul Aziz Diop