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Bruno Metsu : «J’ai les cancers du colon, du foie et du poumon»


Jeudi 1 Aout 2013

Bruno Metsu, l’ancien entraîneur des «Lions» du Sénégal souffre de trois cancers. Il raconte son calvaire dans un entretien avec «l’Equipe». «Nous étions en stage de pré saison en Allemagne et, un après midi, un orage a éclaté. J’ai pris un coup de froid terrible, je croyais que j’avais la crève. J’étais très, très fatigué, j’avais des douleurs au ventre. Puis quelques semaines plus tard en octobre 2012 à Dubaï où j’entrainais Al Wasl, je me suis senti vraiment mal en me levant du banc après un match.


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Je vais faire des analyses de sang et le gars m’annonce sans y mettre les formes : «Vous êtes en phase terminale. Vous avez des cancers du colon, du foie et du poumon.» On m’a donné trois mois… Là, c’est un choc énorme. J’étais avec ma femme Viviane et on s’est mis à pleurer en sortant. Tu penses à tes gamins, à tout ce que ce qui t’entoure… J’ai commencé la chimio dans la foulée. Quand je suis rentré à l’hôpital, j’étais sur un fauteuil tellement j’étais faible, mais pas question de baisser les bras. Souvent comme coach, on dit à ses joueurs : «Aujourd’hui, c’est le match de votre vie…» (Sourire). Mais ce n’est pas ça. Aujourd’hui, je joue le match de ma vie. Je suis à la  mi-temps et je veux le gagner avant la prolongation.

Même si le choc a été terrible, j’ai toujours positivé. Je ne lâche pas l’affaire. Il fallait que je cherche d’abord ce qui pouvait m’aider. J’ai trouvé un professeur d’énergie, Jean-Luc Stocnura. D’entrée, il m’a dit «Bruno tu n’es pas malade.» (Il sourit.) Bon, j’étais juste à l’agonie, hein…  «Non, tu es en vacances. Dis-toi ça ne pense pas à la maladie !» Et tous les jours elle me met une bouffée d’oxygène incroyable. Si je ne fais pas mes séances, j’ai un manque. C’est une preuve mentale, morale très forte et tu ne dois pas te laisser aller», dit-il


Il ajoute :  «Quand on te donne trois mois, tu te bas pour aller plus loin. Tu te dis : «Toi, tu ne m’auras pas en trois mois ! Et si tu me bats, ce ne sera pas facile.» Mais j’ai eu pire que ça et peu de gens sont au courant. En février, on ne s’est pas rendu compte que j’avais une pneumonie et j’ai fait de la chimio dessus. Je suis resté dix jours entre la vie et la mort. C’est l’épreuve la plus difficile que j’ai connue. Les médecins étaient avec ma femme, j’avais des «perfs» partout, j’étais sous oxygène avec 6 ou 7 de tension. Je me suis réveillé au moment où ils  venaient de lui dire de prévenir la famille que ça pouvait être la fin. Car 90% des gens ne survivent pas dans cet état. Mais j’ai eu un instinct de survie terrible.


Williams Logan