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> Effet d'imitation et canard sans tête
Le Brexit peut induire un effet d'imitation, une demande frénétique de référendum et ainsi provoquer des lézardes profondes au sein de l'Union européenne ce qui ne déplairait ni à la diplomatie du président Poutine ni aux Etats-Unis de Donald Trump.
Clairement, l'Union européenne qui faisait du sur-place technocratique depuis plus de dix ans et le bilan très controversé des mandats du Président Barroso, est désormais comme un canard sans tête. Plus d'un observateur le dénonce à commencer par Hubert Védrine ou le journaliste Jean Quatremer.
> Le Brexit, c'est l'impôt!
Pour réaliser la sortie du Royaume-Uni, il va falloir détricoter des centaines d'accords. Le labeur va être dense au point de disperser nos ressources.
Toutes ces heures de négociations sur près de 50 chapitres, c'est autant de temps que nos diplomates assistés de coûteux conseils extérieurs et autres avocats ainsi que les exécutifs nationaux ne passeront pas à approfondir l'Europe. Quand il a été requis de parler pendant des heures de la dette grecque, l'Union n'a pas avancé sur d'autres sujets (terrorisme, migrants, etc.).
Les marchés financiers comme les retraités anglais du Périgord et bien d'autres agents économiques ont déjà compris que les atermoiements et les rebondissements de négociations interétatiques se retrouveront sur leurs feuilles d'impôts.
D'autant que le Brexit privera l'Europe de la contribution britannique.
La saison sera bonne pour les représentants des "Big Four" (Deloitte, PwC, Ernst&Young et KPMG) et autres conseils là où elle sera morose pour les contribuables. D'autant que nul ne saurait avoir la prétention de pouvoir évaluer, à ce stade, les dizaines de milliards d'euros qui sont en jeu pour qui raisonne loyalement en coûts complets.
> Le Brexit ne sera pas un jeu à somme nulle
Des boutiquiers pressés se disent que tel ou tel pan d'activité vont se délocaliser et ils oublient ainsi les préceptes de David Ricardo ou de Paul Krugman sur la spécialisation des nations. Certains tablent déjà sur un démembrement de la City et oublient que notre configuration fiscale française (et son instabilité) est un vrai handicap par comparaison avec Francfort et Amsterdam.
A ce jour, le London Stock Exchange représente la troisième place boursière mondiale en termes de capitalisation derrière le NYSE (New York Stock Exchange) et la Bourse de Tokyo.
La City est aussi un carrefour pour les rapprochements d'entreprises et les méga-deals: elle est et elle restera une sorte de porte-avions anglo-saxon au mouillage, à portée des côtes de l'Europe continentale. Ne pas le concevoir serait pure naïveté.
Qui peut nier la remarquable capacité d'anticipation des financiers britanniques? Alors que le FMI a officiellement accepté le renminbi (RMB) en novembre 2015 dans son panier de devises, il faut se souvenir de la visite du président chinois Xi Jinping à Londres en octobre 2015 qui a scellé le début d'une "époque dorée" (sic) entre la Chine et le Royaume-Uni. L'objectif explicitement affiché étant que Londres puisse être un acteur de premier rang de la "yuanisation de l'économie mondiale". Les plus avisés se souviennent que la City est d'ores et déjà la première place mondiale en tant que marché des changes...
Le Brexit sera certes un choc mais il est pertinent de considérer que la City a de quoi rester sereine. Deux faits additionnels confortent cette assertion. D'une part, le Royaume-Uni a rejoint les membres fondateurs de la Banque asiatique d'investissements pour les infrastructures qui se veut frontalement concurrente de la Banque mondiale. D'autre part, selon des sources d'opérateurs de marché, le London Stock Exchange (la Bourse britannique) tente de connecter de manière fluide des échanges avec la bourse de Shanghai et "voir plus si affinités".
Autant dire que les discours alarmistes de certains seront démentis par les futurs succès de la City qui saura, de surcroît, négocier avec l'UE un statut au moins équivalent à celui de la Suisse. Donc, hors question de "passeport européen" sur lequel se focalisent bien trop d'analystes.
> Le Brexit et le dumping fiscal
Rapportée à sa dimension de pays de rang dit secondaire, l'Irlande a su gérer sa prospérité grâce à un habile dumping fiscal. Il en sera de même pour Londres!
Concernant les marchandises, le Royaume-Uni va bénéficier de la dépréciation de la Livre sterling et être un concurrent à l'export. Pays de libre-échange, il saura retomber du bon côté là où l'Europe se livre de plus en plus à une compétition fratricide et ne sait même pas bâtir un géant de l'industrie ferroviaire (il suffit de voir Alstom ou Siemens) ou des biotechs qui sont bien souvent acquises, au seuil de leur maturité, par des firmes américaines.
A l'incapacité agrégative de notre Europe contemporaine (ferions-nous Airbus aujourd'hui?) répondra l'agilité concurrentielle des insulaires par-delà le débat que suscite l'avenir spécifique de l'Ecosse.
Il fût un temps où on raillait l'industrie automobile britannique avant de stigmatiser les usines-tournevis d'origine nipponne installées autour de Londres. Aujourd'hui, ce pays produit chaque année plus de véhicules que la France. Dont acte. Et que penser de l'engagement récent de Nissan d'investir massivement au Royaume-Uni…
Au total, le Brexit sera une épreuve (risque inflationniste, etc.) pour le peuple britannique mais, avec l'aide du Commonwealth, bien des traités bilatéraux assureront un rebond probablement remarquable.
Comme il est regrettable que nous ayons, nous "continentaux", perdu les apports possibles du pays de l'Habeas Corpus car c'est bien, là aussi, une conséquence cardinale et démocratique du Brexit.
Le Brexit peut induire un effet d'imitation, une demande frénétique de référendum et ainsi provoquer des lézardes profondes au sein de l'Union européenne ce qui ne déplairait ni à la diplomatie du président Poutine ni aux Etats-Unis de Donald Trump.
Clairement, l'Union européenne qui faisait du sur-place technocratique depuis plus de dix ans et le bilan très controversé des mandats du Président Barroso, est désormais comme un canard sans tête. Plus d'un observateur le dénonce à commencer par Hubert Védrine ou le journaliste Jean Quatremer.
> Le Brexit, c'est l'impôt!
Pour réaliser la sortie du Royaume-Uni, il va falloir détricoter des centaines d'accords. Le labeur va être dense au point de disperser nos ressources.
Toutes ces heures de négociations sur près de 50 chapitres, c'est autant de temps que nos diplomates assistés de coûteux conseils extérieurs et autres avocats ainsi que les exécutifs nationaux ne passeront pas à approfondir l'Europe. Quand il a été requis de parler pendant des heures de la dette grecque, l'Union n'a pas avancé sur d'autres sujets (terrorisme, migrants, etc.).
Les marchés financiers comme les retraités anglais du Périgord et bien d'autres agents économiques ont déjà compris que les atermoiements et les rebondissements de négociations interétatiques se retrouveront sur leurs feuilles d'impôts.
D'autant que le Brexit privera l'Europe de la contribution britannique.
La saison sera bonne pour les représentants des "Big Four" (Deloitte, PwC, Ernst&Young et KPMG) et autres conseils là où elle sera morose pour les contribuables. D'autant que nul ne saurait avoir la prétention de pouvoir évaluer, à ce stade, les dizaines de milliards d'euros qui sont en jeu pour qui raisonne loyalement en coûts complets.
> Le Brexit ne sera pas un jeu à somme nulle
Des boutiquiers pressés se disent que tel ou tel pan d'activité vont se délocaliser et ils oublient ainsi les préceptes de David Ricardo ou de Paul Krugman sur la spécialisation des nations. Certains tablent déjà sur un démembrement de la City et oublient que notre configuration fiscale française (et son instabilité) est un vrai handicap par comparaison avec Francfort et Amsterdam.
A ce jour, le London Stock Exchange représente la troisième place boursière mondiale en termes de capitalisation derrière le NYSE (New York Stock Exchange) et la Bourse de Tokyo.
La City est aussi un carrefour pour les rapprochements d'entreprises et les méga-deals: elle est et elle restera une sorte de porte-avions anglo-saxon au mouillage, à portée des côtes de l'Europe continentale. Ne pas le concevoir serait pure naïveté.
Qui peut nier la remarquable capacité d'anticipation des financiers britanniques? Alors que le FMI a officiellement accepté le renminbi (RMB) en novembre 2015 dans son panier de devises, il faut se souvenir de la visite du président chinois Xi Jinping à Londres en octobre 2015 qui a scellé le début d'une "époque dorée" (sic) entre la Chine et le Royaume-Uni. L'objectif explicitement affiché étant que Londres puisse être un acteur de premier rang de la "yuanisation de l'économie mondiale". Les plus avisés se souviennent que la City est d'ores et déjà la première place mondiale en tant que marché des changes...
Le Brexit sera certes un choc mais il est pertinent de considérer que la City a de quoi rester sereine. Deux faits additionnels confortent cette assertion. D'une part, le Royaume-Uni a rejoint les membres fondateurs de la Banque asiatique d'investissements pour les infrastructures qui se veut frontalement concurrente de la Banque mondiale. D'autre part, selon des sources d'opérateurs de marché, le London Stock Exchange (la Bourse britannique) tente de connecter de manière fluide des échanges avec la bourse de Shanghai et "voir plus si affinités".
Autant dire que les discours alarmistes de certains seront démentis par les futurs succès de la City qui saura, de surcroît, négocier avec l'UE un statut au moins équivalent à celui de la Suisse. Donc, hors question de "passeport européen" sur lequel se focalisent bien trop d'analystes.
> Le Brexit et le dumping fiscal
Rapportée à sa dimension de pays de rang dit secondaire, l'Irlande a su gérer sa prospérité grâce à un habile dumping fiscal. Il en sera de même pour Londres!
Concernant les marchandises, le Royaume-Uni va bénéficier de la dépréciation de la Livre sterling et être un concurrent à l'export. Pays de libre-échange, il saura retomber du bon côté là où l'Europe se livre de plus en plus à une compétition fratricide et ne sait même pas bâtir un géant de l'industrie ferroviaire (il suffit de voir Alstom ou Siemens) ou des biotechs qui sont bien souvent acquises, au seuil de leur maturité, par des firmes américaines.
A l'incapacité agrégative de notre Europe contemporaine (ferions-nous Airbus aujourd'hui?) répondra l'agilité concurrentielle des insulaires par-delà le débat que suscite l'avenir spécifique de l'Ecosse.
Il fût un temps où on raillait l'industrie automobile britannique avant de stigmatiser les usines-tournevis d'origine nipponne installées autour de Londres. Aujourd'hui, ce pays produit chaque année plus de véhicules que la France. Dont acte. Et que penser de l'engagement récent de Nissan d'investir massivement au Royaume-Uni…
Au total, le Brexit sera une épreuve (risque inflationniste, etc.) pour le peuple britannique mais, avec l'aide du Commonwealth, bien des traités bilatéraux assureront un rebond probablement remarquable.
Comme il est regrettable que nous ayons, nous "continentaux", perdu les apports possibles du pays de l'Habeas Corpus car c'est bien, là aussi, une conséquence cardinale et démocratique du Brexit.