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Booba sur "Charlie Hebdo" : "Quand on joue avec le feu, on se brûle"


Mardi 14 Avril 2015

Le rappeur français juge que les journalistes de l'hebdomadaire "ont pris le risque de continuer à attaquer" les musulmans. "Il faut assumer", lâche-t-il.

Booba aime provoquer. Le jour de la sortie de son septième album solo, "D.U.C.", lundi 13 avril, le rappeur ne s'est pas épargné une nouvelle polémique. Interrogé par "le Parisien" sur "l'esprit Charlie" après les attentats de janvier, le chanteur a pointé la responsabilité du journal satirique dans l’attaque qu'il a subi.

Quand on joue avec le feu, on se brûle", rappelle la star du rap français.

Booba, qui se dit "musulman, mais pas pratiquant", se lance alors dans une métaphore pour le moins douteuse afin d'étayer son argumentation :

Dans la vie, il faut assumer ses choix. Si tu habites en Australie au bord d'une plage infestée de requins blancs [...] que tu le sais et que tu continues à te baigner tous les jours, le jour où tu te fais croquer par un requin blanc, il faut assumer."

"Ils savent à qui ils ont affaire, les mecs. Ils s'attaquent à l'islam, ils savent très bien qu'il y a un courant extrémiste, ils savent très bien comment les mecs fonctionnent, ils ont pris le risque de continuer à les attaquer", poursuit-il, reprenant à son compte les arguments des anti-Charlie.

Et le rappeur d'ajouter :

J'étais étonné que ça ne soit pas passé avant, parce que ce n'est pas la première fois qu'ils avaient fait des représentations du prophète."

Le rappeur assure comprendre "aussi bien" le slogan "'Je suis Charlie" que celui "Je ne suis pas Charlie".

"Les jeunes sont plus intelligents que lui"

Interrogé sur ces propos sur Sud Radio, l'urgentiste et chroniqueur à "Charlie Hebdo" Patrick Pelloux a dit qu'il "n'a pas envie de répondre à ce monsieur". "[Booba] ferait mieux de chercher l'intelligence plutôt que de chercher à justifier les terroristes et de se mettre du côté de ceux qui ont tué des femmes, des enfants, des dessinateurs, des journalistes, des ouvriers, des musulmans, des juifs", a-t-il ajouté. Avant de lancer :

Les jeunes sont beaucoup plus intelligents que lui, et à mon avis ils feraient mieux d'écouter autre chose."

Interrogé sur d'éventuelles poursuites pour apologie du terrorisme, Patrick Pelloux a répondu : "Je n'avais pas pensé à ça, mais c'est vrai que c'est possible. C'est à la justice de décider, mais oui c'est possible."

Point de vue soutenu par le député UMP Eric Ciotti : "Il y a dans ces mots une forme d'apologie du terrorisme. Cela relève d'une qualification pénale. Et j'attends que le parquet de Paris engage des poursuites contre ce triste personnage", a-t-il déclaré sur iTélé.

"C'est ça la rue"

Les propos de Booba ont déclenché une vague d'indignation sur les réseaux sociaux.

La sortie de Booba sur "Charlie Hebdo" n'a pourtant rien de surprenante quand on écoute son nouvel album. Sur le morceau intitulé "Les Meilleurs", Booba évoque déjà l'attaque du journal satirique en ces termes :

Ai-je une gueule à m'appeler Charlie ? Réponds-moi franchement. T'as mal parlé, tu t'es fait plomber. C'est ça la rue, c'est ça les tranchées.


L'an dernier, Booba  avait déjà créé une polémique avec son titre "Porsche Panamera" dans lequel il scandait : "On canarde tout pour une cause, Mohamed Merah" ou "Bang bang dans vos têtes, on vous rafale, on a l'seum comme Merah". Soit une "apologie de Mohamed Merah le tueur anti-juif et anti-Français", selon le Bureau National de Vigilance Contre l'Antisémitisme (BNVCA), affirmant qu'une plainte pour "incitation à la haine" et "apologie du terrorisme" devait être déposée. En 2012, Mohamed Merah a assassiné sept personnes dont trois enfants à Toulouse.
LENOUVELOBS



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