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Société

Armelle Mabon, historienne française: « La vérité sur le massacre des tirailleurs à Thiaroye »


Lundi 22 Février 2016

Armelle Mabon est une historienne française, maître de conférences à l université de Bretagne Sud (Lorient). Parlant du massacre des tirailleurs sénégalais à Thiaroye, elle explique que les faits ont été travestis.


Armelle Mabon, historienne française: « La vérité sur le massacre des tirailleurs à Thiaroye »
«Après plusieurs années de recherches, je peux dire qu il ne s agit en rien d une mutinerie, en rien d une rébellion armée, mais bien d un massacre prémédité, suite à la spoliation des soldes de captivité auxquelles avaient droit ces hommes qui revenaient de quatre ans de captivité, après avoir combattu les Allemands. De plus, il y a eu un procès à charge pour condamner des innocents», dit-elle dans un entretien avec «L Observateur». «Cette machination, construite pour camoufler la spoliation des soldes de captivité, continue encore, 70 ans après. La machination a été construite par les autorités militaires françaises de l époque, sous couvert du gouvernement provisoire de l époque qui a fait croire que ces hommes avaient perçu l intégralité de leur solde pour que leurs revendications ne paraissent pas légitimes. Et après, elles ont réussi à camoufler le nombre de morts, la véracité des faits sur la préméditation de ce massacre», déplore-t-elle. 
«Quand je suis allée aux archives du Royaume Uni (Angleterre), j ai pu retrouver les archives diplomatiques et des archives du bateau qui ramenaient ces hommes vers Dakar. 
Là, j ai compris qu ils ont diminué le nombre de rapatriés. 
Dans le décompte que j ai fait, il manque encore entre 300 et 400 hommes», révèle-t-elle. Elle ajoute que les tirailleurs massacrés n ont jamais été enterrés au cimetière de Thiaroye. Jamais. «Dans les tombes, il n y a aucune victime du massacre de Thiaroye. Il y a une fosse commune dans le cimetière certainement. Il y a aussi un charnier au sein même du camp de Thiaroye. J ai repéré l endroit, parce que je suis tombée dessus aux archives d Aix-en-province. J ai trouvé deux plans et sur le deuxième, ils ont mis : « camp des 1000 et camp des 300», pour faire 1300, alors que sur le plan, c était un autre nom de camp. Et il y a des pointillés. A mon avis, c est l endroit des fosses communes. Tous les documents que le Président français, François Hollande, a donné au Sénégal où il est marqué 1200 ou 1300 rapatriés, sont des documents falsifiés, écrits sciemment, après le massacre», dit-elle. 
Selon elle, il faut impérativement exhumer les corps, ne serait-ce que pour les parents des victimes. «J ai retrouvé Birane Senghor, fils d une victime de Thiaroye qui, pendant des années et des années, s est recueilli sur une tombe anonyme où il pensait que son père pouvait être enterré, parmi les 35 victimes (officiellement enterré au cimetière de Thiaroye). 
Les services de François Hollande savent bien où sont les fosses communes. Ils ont la cartographie des fosses communes dans les documents qui n ont jamais été archivés, répertoriés, classés, renvoyés au service des archives de France», dit-elle avec conviction

SENEWEB



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