Opinion
Analyse Politique Macky SALL : La fausse note d’un discours
Mardi 19 Aout 2014
Face à une situation embarrassante, le discours de notre cher président de la République s’articule toujours du châtiment. S’il ne menace pas ses ministres ou trublions de son camp politique, c’est toute l’opposition qui en prend pour ses grades. La gestion catastrophique de l’assassinat de l’étudiant Bassirou Faye n’est que l’ultime révélation d’une grande mystification politique. De retour d’un long périple qui l’a mené aux Etats-Unis et en France, Macky Sall, se prononçant sur les tensions à l’Ucad, s’est montré pour une énième fois très querelleur. Au lieu de faire preuve de sérénité, il se fâche, accuse et menace des gens tapis dans l’ombre, qui attisent le feu. Pourtant, la politique est, dit-on, l’art de gérer la cité : en tant qu’art, elle exige de la créativité, de l’imagination, de la spontanéité et de la promptitude à réagir face à l’imprévu. Mais chez Buur Fatick, tout est déstructuré ou du moins exclusivement articulé autour de la punition. Son discours tant attendu étonne par sa tonalité sourdement violente et en même temps, il détonne avec ses promesses qui ont marqué la finale de son intervention. On ne peut pas revêtir l’uniforme d’un sapeur quand on est soi-même celui qui attise le feu. Dans un pays où le combat «politique» se mène partout, même pour la pitance quotidienne, tenir de tels propos peut incliner les esprits à la violence. En surfant sur un discours va-t-en guerre, menacé sournoisement Idy et Me Wade, c’est la masse populaire qui va peut-être en payer les frais. A un moment où tout le monde ou presque, a pris conscience que notre pays, à cause des hommes politiques, navigue en eau trouble, il serait bon de s’adonner à des discours conciliants et pacificateurs, pour réconcilier le peuple avec l’homme politique. Un tel discours offensif, émanant de la bouche de celui qui devrait être la clé de voûte de la concorde nationale, à mon avis, est inconvenant et ne devrait plus avoir droit de cité dans les discours à venir.
«On ne confie pas une maison en construction à une entreprise de démolition»
Cette boutade attribuée -à tort ou à raison- à feu Léopold Sédar Senghor, premier président du Sénégal, pourrait s’appliquer en toute vraisemblance au contexte politique actuel. Haro aux dynamismes obscurs aux desseins inavoués qui tentent vaille que vaille à détrôner le régime de Macky Sall. Les principaux pourfendeurs du régime actuel ne doivent pas avoir que la menace, la violence et la destruction comme argument dans leurs stratégies de conquête du pouvoir. Ces forces du chaos qui s’agitent sur le champ sociopolitique, se doivent d’avoir un programme alternatif crédible à proposer aux populations au lieu de menacer de tout remettre en cause une fois arrivé au Pouvoir (Suppression de l’Acte 3 ou de la Crei, etc). La stratégie de la «Terre brûlée», n’a jamais prospéré. C’est ce vent de destruction et d’anéantissement tant sur le plan infrastructurel qu’institutionnel que les démolisseurs du camp de l’opposition s’apprêtent à faire souffler sur le Sénégal si par extraordinaire ils arrivaient ou reviendraient aux affaires. Or, pour revenir un peu à notre inter titre, on ne confie pas une maison en construction à une entreprise de démolition. En d’autres termes, on ne démolit pas pour démolir et sous cet aspect, tous les camelots de l’opposition criant et menaçant à tout bout de champ, sont indubitablement à côté de la plaque. Les Sénégalais sont en droit d’exiger plus et mieux.
REWMI
Abdoul Aziz Diop
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