Economie

Amadou Bâ: « Le Sénégal n’est pas favorable à une sortie du Fcfa… Aucun projet de Khalifa Sall n’est bloqué… La dette n'est pas mauvaise"


Dimanche 5 Février 2017

« Le Sénégal n’est pas favorable à une sortie du Fcfa ». C’est Amadou Bâ qui le fait savoir. Le ministre du plan et des finances signale ainsi la position de Dakar par rapport à la question agitée par le Tchadien Idriss Déby. Dans le Grand Jury de ce dimanche, il a projeté pour 2020 un éventuel abandon de ladite monnaie. Seulement, précise-t-il, le moment n’est guère opportun d’aller vers cette transition brutale qui pourrait provoquer, selon lui, des conséquences regrettables sur l’économie nationale.

Interpellé sur le niveau d’endettement supposé inquiétant par une certaine classe politique, le ministre rappelle que cette dernière s’élève à juste « 5 100 milliards », avant d’ajouter qu’elle « n’est pas mauvaise », en soi et que « les économistes sont d’accord sur le fait que la dette est nécessaire pour nos pays. Au Sénégal, on s’endette pour financer les besoins vitaux de ce pays ». Il signalera que le rythme d’endettement sous Macky est deux fois moins important que sous Wade. Une belle transition pour confier que la volonté du Président Sall est de refonder l’économie du Sénégal. Cela passe, dit-il, par la lutte contre le chômage avec au bas mot 250 000 emplois créés, compte non tenus de ceux créés dans le monde rural. Cela passe, aussi, a ajouté le ministre, par une efficience du Pudc lancé depuis 2015 avec comme objectifs principaux l’allégement des travaux domestiques, l’électrification rurale, l’hydraulique rurale et l’aménagement. Amadou Bâ de se réjouir de la capacité de mobilisation exceptionnelle du Chef de l’Etat dans le cadre du Pse. « 9 656 milliards de Fcfa prévus… 275 conventions de financement pour plus de 5 200 milliards mobilisés au titre des 5 premières années ».

Aucun projet de Khalifa Sall n’est bloqué

A la question de savoir si l’Etat était dans la dynamique d’empêcher Khalifa Sall de travailler, le ministre Amadou Bâ s’est montré ferme. « Nous sommes dans une République. Par décence, il ne m’est jamais venu à l‘esprit de m’adresser à un percepteur pour parler du cas Khalifa Sall. S’il a des problèmes, il n’a qu’à les chercher ailleurs ». Pour Amadou Bâ, il s’était agi d’un emprunt obligataire qui présentait des risques pour le trésor public. Le maire de Dakar, n’ayant pas voulu recevoir de l’aide de ses services, a préféré saisir les juridictions qui l’ont débouté ».



Abdoul Aziz Diop