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Alassane Fall, Chanteur : « Je suis atteint d’un maléfice, je vivais dans un univers surnaturel »


Mercredi 19 Mars 2014

Le chanteur Alassane Fall soutient qu’il revient de loin. «Je vivais en réalité dans un autre monde, différent du nôtre : un univers surnaturel», révèle-t-il. «Après la sortie de mon album «Papa» qui avait enregistré un énorme succès, je suis tombé subitement malade. Je suis issu d’une famille léboue (pécheur). Nous avons des réalités qui font notre identité. Du vivant de mes parents, j’accompagnais souvent ma maman dans ses «tours ou khamb» (rituels où l’on fait des sacrifices en l’honneur des djinns, Ndlr). Après la mort de mes deux parents, le reste de ma famille ne s’acquittait pas convenablement de ces rites.
Elle ne faisait plus véritablement les «tours» comme à l’époque. Malchance ou ironie du sort, c’est moi qui ai subi les conséquences de cette imprudence. Un beau jour, j’ai été atteint par un maléfice. Ce fut le début de mon calvaire. J’ai fait le tour des hôpitaux, des tradipraticiens… Je suis même allé jusqu’en Casamance, en Guinée-Bissau. Mais en vain ! Personne ne pouvait guérir ma maladie. Heureusement, j’arrivais quand même à vaquer à mes occupations. Parfois, j’allais jouer dans des hôtels de la place. Le plus dur à supporter, c’étaient mes insomnies. Je n’arrivais pas à fermer l’œil de la nuit. Il m’arrivait de voir des choses bizarres, inexplicables», raconte-t-il.
Il regrette avoir entendu toutes sortes de rumeurs malveillantes sur sa maladie. «Les gens disaient, à travers les radios et autres, que j’avais été marabouté. D’autres, plus téméraires, sont allés jusqu’à raconter que j’étais devenu fou. Au début, mon avocat avait même voulu porter plainte, mais je lui en ai dissuadé. J’ai catégoriquement refusé de tomber dans leur piège. Car, cela n’en valait pas la peine. Les chiens aboient, la caravane passe. La vie est ainsi faite. Je suis resté serein. J’ai toujours gardé la foi en Dieu. La seule vérité est que je n’ai souffert ni de maraboutage, encore moins de folie. Je jouis de toutes mes facultés mentales», dit-il.

SENEWEB



Abdoul Aziz Diop