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Wal Fadjri : Une rumeur persistante vous présente comme étant, avec d’autres, pour que Tanor ne s’aligne pas derrière Niasse. Quel rôle avez-vous joué dans la décision de Tanor ? Aïssata Tall Sall : Le rôle que j’ai joué a été très responsable. C’est un rôle de sauvegarde des intérêts du Ps. Je ne peux empêcher les gens de faire des commentaires. Mais, je peux les empêcher d’avoir raison. Parce que je ne me prononce qu’en fonction de l’intérêt du Ps et en l’occurrence l’intérêt de Ousmane Tanor Dieng. J’ai pris la responsabilité d’aller rencontrer les membres du comité de facilitation. Je ne les ai pas tous vus, mais j’en ai vu un bon nombre pour essayer de leur dire notre conviction, pourquoi nous pensons que nous devons être ce ‘candidat de l’unité et du rassemblement’ et que, de façon objective, s’ils avaient des arguments contraires à mettre en face des nôtres, que nous étions prêts à écouter et à discuter. Malheureusement, je n’ai pas été convaincue. C’est, peut-être, une déformation professionnelle chez moi. Moi, il faut me convaincre de quelque chose pour que je l’accepte. Personne parmi ces membres du comité de facilitation n’a réussi à me convaincre de ce que Niasse pouvait être le bon candidat au détriment du candidat du Ps. Voilà pourquoi, avec d’autres de mes camarades, nous avons demandé à Ousmane Tanor Dieng de maintenir sa candidature dans l’intérêt du Ps. Et je suis heureuse de voir que cette démarche-là n’a pas été une démarche solitaire de quelques membres du bureau politique. Elle a été partagée par l’ensemble de nos bases (…).
Justement, vous avez réuni, le week-end dernier, votre comité central élargi aux délégués et secrétaires généraux de coordination. Quelle urgence y avait-il à réunir ces instances-là ?
Le Parti socialiste a sa force qui peut même, parfois, apparaître comme une faiblesse : c’est sa grande structuration. Cela veut dire que toutes les décisions que nous prenons, aussi bien au niveau du secrétariat général, du bureau politique, doivent être validées par les instances qui leur sont supérieures. Et parmi ces instances-là, il y a le comité central. Vous imaginez bien, après ce qui s’est passé le 1er décembre et qui a consacré la rupture entre le Ps et l’autre camp de Bennoo, qu’il fallait que le Ps réunisse ses plus hautes instances. Et le comité central en fait partie. Ce qui fait que, deux jours avant ce comité central, le bureau politique élargi à l’ensemble des secrétaires généraux de coordination avait siégé pour débattre de la question. Une question qui était simple après avoir acté la situation au sein de Bennoo : qu’allons-nous faire maintenant ? Nous avons pensé que le bureau politique devait échanger avec l’ensemble de ceux-là même qui représentent le parti à la base, c’est-à-dire les secrétaires généraux de coordination. Ce jour-là, nous avons fait un double constat : le premier est que nous sommes tous sur la même longueur d’onde.
C’est-à-dire celle d’avoir pris acte de ce qui s’est passé au sein de Bennoo. La deuxième chose, c’est non seulement d’en tirer les conséquences, mais résolument de tourner cette page pour nous consacrer à l’investiture et à la victoire de notre candidat pour la présidentielle de 2012. Après ce bureau politique, bien évidemment le comité central doit se réunir. Et ce comité central avait également pour objet d’échanger avec une assemblée beaucoup plus élargie et étendue aux secrétaires généraux de coordinations. Mais pas seulement cela. Le comité central a surtout pour but de convoquer le congrès. Car, dans nos statuts, c’est le comité central qui convoque le congrès et comme nous allons vers le congrès d’investiture de Ousmane Tanor Dieng et que nous voulons y travailler comme étant le moment fort qui va déclencher la campagne électorale, de convoquer le congrès pour que nous puissions y travailler dans le cadre d’une large alliance que nous allons nouer autour de notre candidat. Voilà quel était l’objectif poursuivi.
‘Le Ps peut soupçonner quelque chose qui s’est passé. Il investiguera. Et je suis convaincue qu’un jour arrivera où toute la lumière sera faite autour de ce qui s’est passé auprès des membres du comité de facilitation.’
Que reprochez-vous exactement au candidat de l’unité et du rassemblement, Moustapha Niass ?
Niass n’est pas le candidat de l’unité et du rassemblement. Moi, je récuse cela. Niass est le candidat de certains partis de Bennoo. Comme Tanor sera le candidat d’autres partis de Bennoo et en dehors de Bennoo. L’usage des mots, en la matière, est très important. Nous refusons à Niass le titre de candidat de l’unité puisque ce candidat nous n’avons pas pu le trouver. Rappelez-vous que c’est le professeur Pape Demba Sy qui était le porte-parole du jour de cette fameuse réunion. Mais, dans son allocution, il n’a jamais dit que Niass était le candidat de l’unité et que nous n’avons pas encore récusé la personne de Niass. Ce que nous récusons, c’est la procédure qui a été utilisée. Au sein de Bennoo, nous avons toujours pris les décisions par consensus. Depuis que Bennoo existe, toutes les décisions ont été prises par consensus. Quand nous avons vu que le comité de facilitation était en train de vouloir s’acheminer vers le vote, nous avons dit non à cette procédure et les 16 partis qui ne se sont pas prononcés, ce ne sont pas des partis qui sont contre le Ps ou Tanor. Mais, il était quand même illogique que ces partis-là dénoncent la procédure de vote et qu’ils s’y engagent. Voilà pourquoi ils se sont abstenus de quoi que ce soit. Parce qu’ils n’étaient pas d’accord sur la procédure. Mais, ce que nous avons surtout récusé, c’est la faillite au sens même de l’effondrement de ce comité de facilitation sur toutes les propositions objectives que nous avons faites dans le sens de sortir de l’impasse.
Quelles étaient ces propositions ?
Nous avions proposé que nous puissions organiser des primaires en notre sein. Les gens ont dit que c’était trop compliqué, que cela allait prendre beaucoup de temps. Il n’en est rien. Parce qu’il aurait suffi que, dans chaque collectivité locale, le collège élu de Bennoo vote. Cela n’allait pas prendre du temps puisque, en une journée, on aurait pu l’organiser sur l’étendue du pays. En réalité, on a compris qu’on a opposé à cette proposition du Ps une fin de non-recevoir. Ensuite, nous avons dit que, puisqu’il en est ainsi, au moins, organisons les conditions de notre séparation pour que, là ou nous pouvons aller ensemble comme la lutte pour la transparence du vote, comme le contrôle et la gestion du processus électoral, nous puissions le faire. Mais, on n’a même pas voulu nous écouter. Sur toutes ces questions-là, on avait l’impression que la démarche qui avait été suivie tendait tout simplement à indexer du doigt le Ps pour en faire le mouton noir. Ce, pour que l’opposition dise que le Ps est responsable de tout ce qui est arrivé. Malheureusement pour eux, l’opinion n’a pas du tout été dupe et tout le monde a fini par comprendre la stratégie et le jeu qui avait été le même à l’époque pour tenter d’isoler le Ps.
Les responsables du Ps ont accusé Niass d’avoir ‘acheté’ des leaders de Bennoo. Est-ce que vous en avez les preuves ?
Je n’ai pas entendu les responsables du Ps le dire. L’important est que le Ps a pensé que le comportement des membres du comité de facilitation n’était pas celui auquel on était en droit de s’attendre de la part d’un juge. Ce qui est le plus scandaleux dans cela, c’est, la minute d’avant qu’ils ne se prononcent. C’était quand même des juges entre les deux partis. Et la minute d’après où ils se sont prononcés, quelques-uns d’entre eux ont même révélé qu’ils avaient mandat de leur parti depuis quelque temps de choisir Niass. Cela signifie que, pendant tout ce temps-là que nous, de bonne foi et en toute confiance, on acceptait de leur parler pour qu’ils portent les négociations et qu’ils endossent la responsabilité de l’arbitrage, ils auraient déjà fait leur choix. Vous imaginez ce que cela peut faire chez quelqu’un ? C’est cela que le Ps a vécu. Qu’il y ait eu des mots parfois durs vis-à-vis des membres du comité de facilitation, je le conçois. Mais, vous savez que nous, on n’a pas l’habitude de porter des accusations dont on n’a pas les preuves. Le Ps peut soupçonner quelque chose qui s’est passé. Il investiguera. Et je suis convaincue qu’un jour arrivera où toute la lumière sera faite autour de ce qui s’est passé auprès des membres du comité de facilitation.
Il y a un duel à fleurets mouchetés entre Macky Sall et Idrissa Seck à propos des 7 milliards. A Bennoo, on se dispute pour un poste de candidat. Pendant ce temps, Wade est en train de dérouler sa candidature. N’avez-vous pas peur ?
Absolument pas ! Il y a deux niveaux de réponse, à cette question. Le premier niveau, du point de vue formel, c’est qu’il y a une question qui n’est pas encore tranchée. Cette question-là dépasse le Parti socialiste et toute l’opposition. Elle est gérée, traitée et soutenue par le M23. Donc, d’un point de vue formel, il y a d’abord cet obstacle que Wade doit surmonter (validité ou non de sa candidature, Ndlr).
Le deuxième niveau de réponse est que, ce que Wade fait ne peut pas nous émouvoir encore moins nous faire peur. Parce que, lui, il est en campagne électorale permanente et quand on sait le caractère artificiel de ce qu’il dit lors des déplacements qu’il est en train de faire à l’échelle du pays, de toutes ces populations qu’on transporte pour montrer au chef que le point qu’il est en en train de visiter est dans son unanimité d’accord avec lui… Ecoutez, nous au Ps, on est revenu de ces illusions-là. En 2000, quand Abdou Diouf perdait le pouvoir et nous avec partout où il allait, c’était des rassemblements fous qui dépassaient de loin les images que nous montrent tous les soirs la Rts avec Wade. Donc, nous savons que la bataille électorale ne se gagne pas par la manipulation de l’opinion. Elle se gagne dans la sincérité, dans la pratique sur le terrain et surtout dans la proposition sincère que le prétendant fait à l’électeur. De ce point de vue-là je ne vois pas ce que Wade aujourd’hui peut proposer de sincère aux peuple sénégalais après douze ans d’échec de toutes les politiques qu’il a menées jusque-là. Donc nous sommes rassurés. Wade a beau entrer en campagne, mais je pense que le jour où nous démarrerons, les populations qui ne sont pas dupes seront bien avisées de faire le bon choix.
‘Il était impensable que nous soyons dans Bennoo siggil, que Bennoo alternative soit comme une sorte de défi ou en tout cas un mouvement de défiance porté à Bennoo siggil et que nous acceptions d’aller comparaître devant Bennoo alternative. Cela n’a absolument pas de sens.’
Votre candidat ne veut pas solliciter les suffrages de Bennoo alternative 2012. Pourquoi ?
Bennoo alternative, c’est quoi ? Ce sont des gens qui, pour une bonne partie, étaient engagés dans Bennoo siggil Senegaal. Un jour, sous le prétexte qu’il était difficile, pendant que le temps pressait, de trouver un candidat, ils se sont extraits de Bennoo siggil pour fonder Bennoo alternative. C’est Mitterrand qui avait dit que le temps est le meilleur juge. Et le temps a arbitré entre nous. Que se passe-t-il aujourd’hui au sein de Bennoo alternative ? Ils essayent d’auditionner les candidats. Il y a un nombre effarant de candidats qui font défection ou qui, même s’ils acceptent de comparaître à l’audition, disent que, pour autant, ils ne sont pas engagés ni liés par la décision de Bennoo alternative. Pour vous dire que tout cela, à nos yeux, n’est pas crédible. Le Ps, quand il s’engage dans une voie, ne s’y engage pas à la légère. C’est pour cela qu’il ne met pas un pied ici et un pied là. Il était impensable que nous soyons dans Bennoo siggil, que Bennoo alternative soit comme une sorte de défi ou en tout cas un mouvement de défiance porté à Bennoo siggil et que nous acceptions d’aller comparaître devant Bennoo alternative. Cela n’a absolument pas de sens.
Avec le recul, est-ce que vous n’avez pas l’impression d’avoir berné le peuple avec cette histoire de candidature unique ?
Au contraire ! Nous pensons que c’est nous-mêmes qui avons été bernés, le peuple avec nous. Donc s’il y a eu une victime de la tromperie, c’est bien le Ps. Nous y sommes allés avec le maximum de bonne foi. Nous y avons eu des plénipotentiaires à l’image des Serigne Mbaye Thiam, Abdoulaye Elimane Kane, Mamadou Faye, Mame Bounama Sall qui ont abattu un travail remarquable. Tout ce que le Ps avait comme cadres s’est engagé dans le processus de Bennoo. Donc, si quelqu’un a été trompé, c’est bien nous. (…)
Justement, vous avez réuni, le week-end dernier, votre comité central élargi aux délégués et secrétaires généraux de coordination. Quelle urgence y avait-il à réunir ces instances-là ?
Le Parti socialiste a sa force qui peut même, parfois, apparaître comme une faiblesse : c’est sa grande structuration. Cela veut dire que toutes les décisions que nous prenons, aussi bien au niveau du secrétariat général, du bureau politique, doivent être validées par les instances qui leur sont supérieures. Et parmi ces instances-là, il y a le comité central. Vous imaginez bien, après ce qui s’est passé le 1er décembre et qui a consacré la rupture entre le Ps et l’autre camp de Bennoo, qu’il fallait que le Ps réunisse ses plus hautes instances. Et le comité central en fait partie. Ce qui fait que, deux jours avant ce comité central, le bureau politique élargi à l’ensemble des secrétaires généraux de coordination avait siégé pour débattre de la question. Une question qui était simple après avoir acté la situation au sein de Bennoo : qu’allons-nous faire maintenant ? Nous avons pensé que le bureau politique devait échanger avec l’ensemble de ceux-là même qui représentent le parti à la base, c’est-à-dire les secrétaires généraux de coordination. Ce jour-là, nous avons fait un double constat : le premier est que nous sommes tous sur la même longueur d’onde.
C’est-à-dire celle d’avoir pris acte de ce qui s’est passé au sein de Bennoo. La deuxième chose, c’est non seulement d’en tirer les conséquences, mais résolument de tourner cette page pour nous consacrer à l’investiture et à la victoire de notre candidat pour la présidentielle de 2012. Après ce bureau politique, bien évidemment le comité central doit se réunir. Et ce comité central avait également pour objet d’échanger avec une assemblée beaucoup plus élargie et étendue aux secrétaires généraux de coordinations. Mais pas seulement cela. Le comité central a surtout pour but de convoquer le congrès. Car, dans nos statuts, c’est le comité central qui convoque le congrès et comme nous allons vers le congrès d’investiture de Ousmane Tanor Dieng et que nous voulons y travailler comme étant le moment fort qui va déclencher la campagne électorale, de convoquer le congrès pour que nous puissions y travailler dans le cadre d’une large alliance que nous allons nouer autour de notre candidat. Voilà quel était l’objectif poursuivi.
‘Le Ps peut soupçonner quelque chose qui s’est passé. Il investiguera. Et je suis convaincue qu’un jour arrivera où toute la lumière sera faite autour de ce qui s’est passé auprès des membres du comité de facilitation.’
Que reprochez-vous exactement au candidat de l’unité et du rassemblement, Moustapha Niass ?
Niass n’est pas le candidat de l’unité et du rassemblement. Moi, je récuse cela. Niass est le candidat de certains partis de Bennoo. Comme Tanor sera le candidat d’autres partis de Bennoo et en dehors de Bennoo. L’usage des mots, en la matière, est très important. Nous refusons à Niass le titre de candidat de l’unité puisque ce candidat nous n’avons pas pu le trouver. Rappelez-vous que c’est le professeur Pape Demba Sy qui était le porte-parole du jour de cette fameuse réunion. Mais, dans son allocution, il n’a jamais dit que Niass était le candidat de l’unité et que nous n’avons pas encore récusé la personne de Niass. Ce que nous récusons, c’est la procédure qui a été utilisée. Au sein de Bennoo, nous avons toujours pris les décisions par consensus. Depuis que Bennoo existe, toutes les décisions ont été prises par consensus. Quand nous avons vu que le comité de facilitation était en train de vouloir s’acheminer vers le vote, nous avons dit non à cette procédure et les 16 partis qui ne se sont pas prononcés, ce ne sont pas des partis qui sont contre le Ps ou Tanor. Mais, il était quand même illogique que ces partis-là dénoncent la procédure de vote et qu’ils s’y engagent. Voilà pourquoi ils se sont abstenus de quoi que ce soit. Parce qu’ils n’étaient pas d’accord sur la procédure. Mais, ce que nous avons surtout récusé, c’est la faillite au sens même de l’effondrement de ce comité de facilitation sur toutes les propositions objectives que nous avons faites dans le sens de sortir de l’impasse.
Quelles étaient ces propositions ?
Nous avions proposé que nous puissions organiser des primaires en notre sein. Les gens ont dit que c’était trop compliqué, que cela allait prendre beaucoup de temps. Il n’en est rien. Parce qu’il aurait suffi que, dans chaque collectivité locale, le collège élu de Bennoo vote. Cela n’allait pas prendre du temps puisque, en une journée, on aurait pu l’organiser sur l’étendue du pays. En réalité, on a compris qu’on a opposé à cette proposition du Ps une fin de non-recevoir. Ensuite, nous avons dit que, puisqu’il en est ainsi, au moins, organisons les conditions de notre séparation pour que, là ou nous pouvons aller ensemble comme la lutte pour la transparence du vote, comme le contrôle et la gestion du processus électoral, nous puissions le faire. Mais, on n’a même pas voulu nous écouter. Sur toutes ces questions-là, on avait l’impression que la démarche qui avait été suivie tendait tout simplement à indexer du doigt le Ps pour en faire le mouton noir. Ce, pour que l’opposition dise que le Ps est responsable de tout ce qui est arrivé. Malheureusement pour eux, l’opinion n’a pas du tout été dupe et tout le monde a fini par comprendre la stratégie et le jeu qui avait été le même à l’époque pour tenter d’isoler le Ps.
Les responsables du Ps ont accusé Niass d’avoir ‘acheté’ des leaders de Bennoo. Est-ce que vous en avez les preuves ?
Je n’ai pas entendu les responsables du Ps le dire. L’important est que le Ps a pensé que le comportement des membres du comité de facilitation n’était pas celui auquel on était en droit de s’attendre de la part d’un juge. Ce qui est le plus scandaleux dans cela, c’est, la minute d’avant qu’ils ne se prononcent. C’était quand même des juges entre les deux partis. Et la minute d’après où ils se sont prononcés, quelques-uns d’entre eux ont même révélé qu’ils avaient mandat de leur parti depuis quelque temps de choisir Niass. Cela signifie que, pendant tout ce temps-là que nous, de bonne foi et en toute confiance, on acceptait de leur parler pour qu’ils portent les négociations et qu’ils endossent la responsabilité de l’arbitrage, ils auraient déjà fait leur choix. Vous imaginez ce que cela peut faire chez quelqu’un ? C’est cela que le Ps a vécu. Qu’il y ait eu des mots parfois durs vis-à-vis des membres du comité de facilitation, je le conçois. Mais, vous savez que nous, on n’a pas l’habitude de porter des accusations dont on n’a pas les preuves. Le Ps peut soupçonner quelque chose qui s’est passé. Il investiguera. Et je suis convaincue qu’un jour arrivera où toute la lumière sera faite autour de ce qui s’est passé auprès des membres du comité de facilitation.
Il y a un duel à fleurets mouchetés entre Macky Sall et Idrissa Seck à propos des 7 milliards. A Bennoo, on se dispute pour un poste de candidat. Pendant ce temps, Wade est en train de dérouler sa candidature. N’avez-vous pas peur ?
Absolument pas ! Il y a deux niveaux de réponse, à cette question. Le premier niveau, du point de vue formel, c’est qu’il y a une question qui n’est pas encore tranchée. Cette question-là dépasse le Parti socialiste et toute l’opposition. Elle est gérée, traitée et soutenue par le M23. Donc, d’un point de vue formel, il y a d’abord cet obstacle que Wade doit surmonter (validité ou non de sa candidature, Ndlr).
Le deuxième niveau de réponse est que, ce que Wade fait ne peut pas nous émouvoir encore moins nous faire peur. Parce que, lui, il est en campagne électorale permanente et quand on sait le caractère artificiel de ce qu’il dit lors des déplacements qu’il est en train de faire à l’échelle du pays, de toutes ces populations qu’on transporte pour montrer au chef que le point qu’il est en en train de visiter est dans son unanimité d’accord avec lui… Ecoutez, nous au Ps, on est revenu de ces illusions-là. En 2000, quand Abdou Diouf perdait le pouvoir et nous avec partout où il allait, c’était des rassemblements fous qui dépassaient de loin les images que nous montrent tous les soirs la Rts avec Wade. Donc, nous savons que la bataille électorale ne se gagne pas par la manipulation de l’opinion. Elle se gagne dans la sincérité, dans la pratique sur le terrain et surtout dans la proposition sincère que le prétendant fait à l’électeur. De ce point de vue-là je ne vois pas ce que Wade aujourd’hui peut proposer de sincère aux peuple sénégalais après douze ans d’échec de toutes les politiques qu’il a menées jusque-là. Donc nous sommes rassurés. Wade a beau entrer en campagne, mais je pense que le jour où nous démarrerons, les populations qui ne sont pas dupes seront bien avisées de faire le bon choix.
‘Il était impensable que nous soyons dans Bennoo siggil, que Bennoo alternative soit comme une sorte de défi ou en tout cas un mouvement de défiance porté à Bennoo siggil et que nous acceptions d’aller comparaître devant Bennoo alternative. Cela n’a absolument pas de sens.’
Votre candidat ne veut pas solliciter les suffrages de Bennoo alternative 2012. Pourquoi ?
Bennoo alternative, c’est quoi ? Ce sont des gens qui, pour une bonne partie, étaient engagés dans Bennoo siggil Senegaal. Un jour, sous le prétexte qu’il était difficile, pendant que le temps pressait, de trouver un candidat, ils se sont extraits de Bennoo siggil pour fonder Bennoo alternative. C’est Mitterrand qui avait dit que le temps est le meilleur juge. Et le temps a arbitré entre nous. Que se passe-t-il aujourd’hui au sein de Bennoo alternative ? Ils essayent d’auditionner les candidats. Il y a un nombre effarant de candidats qui font défection ou qui, même s’ils acceptent de comparaître à l’audition, disent que, pour autant, ils ne sont pas engagés ni liés par la décision de Bennoo alternative. Pour vous dire que tout cela, à nos yeux, n’est pas crédible. Le Ps, quand il s’engage dans une voie, ne s’y engage pas à la légère. C’est pour cela qu’il ne met pas un pied ici et un pied là. Il était impensable que nous soyons dans Bennoo siggil, que Bennoo alternative soit comme une sorte de défi ou en tout cas un mouvement de défiance porté à Bennoo siggil et que nous acceptions d’aller comparaître devant Bennoo alternative. Cela n’a absolument pas de sens.
Avec le recul, est-ce que vous n’avez pas l’impression d’avoir berné le peuple avec cette histoire de candidature unique ?
Au contraire ! Nous pensons que c’est nous-mêmes qui avons été bernés, le peuple avec nous. Donc s’il y a eu une victime de la tromperie, c’est bien le Ps. Nous y sommes allés avec le maximum de bonne foi. Nous y avons eu des plénipotentiaires à l’image des Serigne Mbaye Thiam, Abdoulaye Elimane Kane, Mamadou Faye, Mame Bounama Sall qui ont abattu un travail remarquable. Tout ce que le Ps avait comme cadres s’est engagé dans le processus de Bennoo. Donc, si quelqu’un a été trompé, c’est bien nous. (…)