Affaire Massata Diack : Révélations sur un scandale

Massata Diack n’a pas été seulement qu’entendu par les gendarmes de la brigade de Ouakam. Libération a appris qu’il a été placé en garde à vue, jeudi, avant d’être libéré, vendredi, en début de soirée, sur instruction du parquet alors qu’il a ouvertement tiré sur deux jeunes Guinéens qui sont actuellement internés à l’Hôpital général de Grand Yoff (Hoggy). Refusant de lâcher prise, les enquêteurs de la Brigade de Ouakam ont sommé le patron de Pamodzi de se présenter devant eux ce jour.Les radios et la presse en ligne se sont fait l’écho de l’affaire Massata Diack, du nom du président de Pamodzi, qui a maille à partir avec la Justice. Libération peut écrire sans risque de se tromper que cette affaire est un scandale et il n’est pas exagéré de se poser des questions sur les raisons pour lesquelles Massata Diack a pu passer la Tabaski chez lui, alors que pour peu, d’autres sénégalais croupissent dans les prisons du pays. Selon nos informations, Massata Diack n’a pas été qu’entendu par les gendarmes de Ouakam. A la vérité, il a été placé en garde à vue jeudi dernier, avant d’être libéré provisoirement, vendredi, en début de soirée sur instruction du parquet.

Que s’est-il passé ?

Libération révèle que jeudi, vers les coups de 19 heures, deux jeunes guinéens sont devant chez Massata Diack à la Cité Biagui. Le patron de Pamodzi sort et leur demande de dégager. Ces derniers lui rétorquent que la rue n’est la propriété de personne. Massata Diack prend son arme, dégaine et tire deux coups de feu. Deux jeunes guinéens sont touchés à la jambe et, présentement, ils sont internés à l’Hôpital général de Grand-Yoff (Hoggy). Convoqué le même jour par les gendarmes de Ouakam, Massata Diack argue qu’il avait été victime de vol alors qu’il était en voyage.
Et, lorsqu’il a vu les jeunes devant chez lui, il leur a demandé de quitter les lieux avant de faire des «tirs de sommation». Les enquêteurs étaient choqués par ces déclarations d’autant qu’un tir de sommation doit se faire en l’air et non sur...les jambes de pauvres innocents.
Même si Massata Diack avait un permis en bonne et due forme, il n’en demeure pas moins que son acte était des plus incompréhensibles. Les faits étant constants, les gendarmes lui ont notifié son placement en garde à vue, avant de le conduire dans la chambre de sûreté de la brigade de Ouakam où il passera la nuit du jeudi au vendredi.
En ce moment, les pressions fusent de partout, mais les gendarmes refusent de lâcher prise. C’est vendredi, en début de soirée, que le parquet instruit les enquêteurs de laisser Massata Diack rentrer chez lui pour la Tabaski. Pourquoi ce traitement de faveur ? Dans tous les cas, les gendarmes, connus pour leur ténacité, sont plus que jamais déterminés. A preuve, Massata Diack a été prié de se présenter à la brigade de Ouakam, ce jour.

DAKARACTU