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Vote de confiance : Sonko va passer à l’acte
Pour expliquer sa défaite et celle de sa coalition Fal 2012 à Pikine, Aminata Lo Dieng, ministre de la Solidarité invoque le vote ethnique. Elle accuse Macky Sall qui va disputer le second tour du scrutin d’avoir bénéficié du vote du groupe linguistique Peul. ‘Il y a eu un vote ethnique en faveur de Macky Sall. La communauté Pulaar a fortement voté pour lui. Il faut avoir le courage de le dire. Cela n'est pas à l'honneur du Sénégal’, s’est-elle justifiée. Avant le scrutin, son candidat, en meeting à Matam, avait aussi accusé le candidat de la coalition ‘Macky 2012’ d’avoir appelé les Haal Pulaar à voter pour lui. Ce qu’il assimile à de l’ethnicisme. ‘Si j’avais demandé aux wolofs de voter pour moi, uniquement pour moi et que les Diolas en fassent de même, où est-ce que cela nous mènerait? C’est irresponsable. Ce genre de discours ethiniciste ne doit pas passer car pour gagner une présidentielle, il faut avoir un programme’, avait indiqué le chef de l’Etat. Mais pour l’ethno-archéologue Moustapha Sall, c’est un faux-débat de parler de vote ethnique en faveur d’un candidat. Spécialiste de l’étude des identités en Sénégambie, Moustapha Sall qui ne parle aucun mot Pulaar affirme qu’il y a un brassage culturel et linguistique au Sénégal, depuis des siècles, qui a brisé les barrières ethniques et culturelles.
‘On ne peut pas qualifier une personne de Diola, de Sérère ou de Peul à cause du brassage ethnique et linguistique. Il n’y a pas de frontière sociale fixe entre les groupes ethniques, parce qu’il y a une interaction entre eux depuis des siècles’, dit-il. Et l’ethno-archéologue d’inviter les politiques à ne pas détruire l’unité nationale qui dure depuis des siècles. ‘Il ne faudrait pas que les politiques utilisent nos fondements qu’ils ignorent pour alimenter un faux-débat. Ceux qui parlent de vote ethnique ignorent leur propre identité et leur propre histoire et veulent remettre en cause l’unité nationale’, poursuit Moustapha Sall. Mais il est convaincu que ce qui se passe en Afrique centrale ne se passera pas au Sénégal parce qu’on a transcendé les frontières ethniques.
Dans une contribution parue dans le journal EnQuête du jeudi 1er mars, le Professeur Amadou Ly soutient que ces allégations sont celles ‘des mauvais perdants qui répandent le bruit nauséabond et dangereux pour l’unité nationale’. Pour cet enseignant à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, des telles assertions risquent de plonger le pays dans les affres des divisions ou des guerres interethniques. ‘Des propos irresponsables risquent de mettre fin à un équilibre certes réel, mais toujours instable’, dit-il réfutant le vote ethnique. Pour preuve, dit-il, le président Wade est arrivé en tête à Kolda, une région Peul par excellence, à Médina Yoro Fula, Ranérou et Vélingara. Abdoulaye Wade occupe aussi la première place dans le département de Podor avec 32 229 voix contre 30 906 voix pour Macky Sall arrivé en deuxième position.
Dans son livre consacré aux Grands Lacs et intitulé : Les causes des violences ethniques contemporaines dans l’Afrique des Grands Lacs: une analyse historique et socio-politique (Codesria 2006), Joseph Gahama ‘constate’ que les élites successives qui ont dirigé la région depuis les indépendances ont choisi délibérément d’accentuer les clivages ethniques.
Pour rappel, depuis quelques jours, un débat aux relents ethnicistes a cours dans le pays. Un débat alimenté par des politiques qui veulent faire croire que si Macky Sall a réussi son passage pour le second tour, c’est parce qu’il a bénéficié du ‘vote ethnique’. C’est pour mettre un holà définitif à ce débat que de larges franges de l’opinion ont essayé d’appeler à la retenue pour ne pas fragiliser davantage les équilibres précaires de la Nation. Seront-ils entendus ?
WALF.SN
‘On ne peut pas qualifier une personne de Diola, de Sérère ou de Peul à cause du brassage ethnique et linguistique. Il n’y a pas de frontière sociale fixe entre les groupes ethniques, parce qu’il y a une interaction entre eux depuis des siècles’, dit-il. Et l’ethno-archéologue d’inviter les politiques à ne pas détruire l’unité nationale qui dure depuis des siècles. ‘Il ne faudrait pas que les politiques utilisent nos fondements qu’ils ignorent pour alimenter un faux-débat. Ceux qui parlent de vote ethnique ignorent leur propre identité et leur propre histoire et veulent remettre en cause l’unité nationale’, poursuit Moustapha Sall. Mais il est convaincu que ce qui se passe en Afrique centrale ne se passera pas au Sénégal parce qu’on a transcendé les frontières ethniques.
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