Accusations de corruption portant sur 5 millions de dollars : Massata Diack écrit à l’Iaaf pour solder ses comptes
Lundi 13 Juillet 2015
En attendant les conclusions de la Commission d’éthique, Pape Massata Diack, qui a été mis en cause par des journaux britanniques pour des faits de corruption, a tenu à écrire, le 7 juillet dernier, aux membres du Comité directeur de la Fédération internationale d’athlétisme (Iaaf).
Pape Massata Diack est amer et il a tenu à le faire savoir aux membres de l’Iaaf. Dans une missive en date du 7 juillet, le fils de Lamine Diack revient sur les accusations formulées par des journaux britanniques faisant état de 5 millions de dollars qu'il aurait demandés au Qatar dans le cadre de l’organisation des championnats du monde organisé par l’Iaaf en 2017.
Pape Massata Diack est d’autant plus en colère que pour lui, ces accusations qu’il nie formellement, viseraient à «salir» son père, Lamine Diack, le président sortant de l’Iaaf.
« (...) Je tiens à remercier chacun d’entre vous pour votre soutien, alors que je fais face à des allégations que je réfute absolument. En tant que consultant en marketing de l’Iaaf, j’ai passé plusieurs années à contribuer au développement de l’athlétisme et je suis préoccupé par l’impact que ces allégations pourraient avoir sur ce sport. J’ai donc pris la décision de me retirer temporairement de mon poste afin de laisser la Commission d’éthique indépendante de l’Iaaf faire ses enquêtes», renseigne le patron de Pamodzi.
Après avoir magnifié le professionnalisme de la Commission d’éthique et assuré qu’il va collaborer pour la manifestation de la vérité, Massata Diack s’est néanmoins offusqué du fait que le journal, à l’origine des accusations, a refusé de répondre à la demande d’informations envoyée des enquêteurs. «Je me sens heureux d’avoir contribué au développement de l’athlétisme mondial en tant que consultant en marketing à l’Iaaf. Entre outre, je suis fier d’être le premier africain à faire carrière dans le marketing sportif mondial. J’ai représenté plus de 55 clients dont Coca-Cola, Exxonmobil, Vodacom, Fujitsu, Panini, Société générale et Addis dans le football, le tennis, le judo, les courses de chevaux, l’escrime et l’athlétisme. Je suis encore plus fier de ce que j’ai réalisé avec succès et dans la transparence», poursuit Pape Massata Diack.
Qui précise : «Ma carrière a coïncidé avec des changements importants dans l’économie mondiale. Je voyais les choses sous un angle différent».
Car pour lui, l’avenir était dans les pays émergents qui manifestaient un intérêt particulier pour le sport. «Au tournant du 21e siècle, je m'étais dit que l’intérêt des marchés émergents apporterait à l’athlétisme des recettes commerciales indispensables qui permettraient de soutenir et de faire croître le sport. Ma vision a été soumise à la commission marketing de l’Iaaf pendant les championnats du monde juniors de Pékin en 2006 et cela a permis de conclure des partenariats commerciaux avec des entreprises comme Mobil, Coca Cola, Samsung Electronis, Fujitsu, Mercedes Benz, Globacom, Orange, Vtb Bank, Sinopec etc...», affirme le fils de Lamine Diack. Avant de s’offusquer : «J’ai travaillé en étroite collaboration avec Dentus, l’un des plus grands groupes de publicité dans le monde, et notre relation d’affaires a été basée sur la transparence et l’intégrité. Comment pourrais-je faire quelque chose susceptible de compromettre mon partenariat avec Dentsu ou les autres marques, les fédérations, les diffuseurs ou les gouvernements, comme le disent certains médias ? Comment pourrais-je courir le risque de perdre tout ce que j’ai pu bâtir durant toute ma carrière» ?
Sans mettre de gants, il ajoute : «La question est de savoir pourquoi ces allégations sont faites au moment même de changement politique à la tête de l’Iaaf. N’y a-t-il pas, derrière toutes ces allégations contre ma personne, une tentative de saper l’intégrité d’un homme qui a consacré sa vie entière à la promotion de l’universalité de l’athlétisme et qui va laisser un héritage solide à son successeur (...). Pour ceux qui me reprochent d’être le fils du président Lamine Diack, je leur dis, qu’effectivement c’est mon père, un homme pour qui j’ai beaucoup d'admiration parce qu’il est l’un des premiers africains à diriger un organisme sportif mondial. (...) Il est mon père, mais au cours de notre relation professionnelle, il ne m’a jamais fait de faveurs».
DAKARACTU
Abdoul Aziz Diop
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