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Pour lui, il n’est plus question de médiation pénale dans l’affaire d’enrichissement illicite de Wade-fils.
Abdou Latif Coulibaly : « Il faut comprendre les choses et les replacer dans leur contexte. Il y a une erreur fondamentale ou une confusion faite à deux niveaux. Ce qu’on appelle la médiation pénale intervient avant toute poursuite. Karim Wade (photo) est déjà poursuivi et transféré devant la commission d’instruction de la Crei. C’est-à-dire que la médiation pénale ne peut intervenir qu’avant toute poursuite. La confusion c’est de considérer qu’à chaque fois que quelqu’un est attrait devant un Procureur, il y a poursuite. Non. Il y a poursuites dans la seule mesure où le procureur de la République qui a l’opportunité de les déclencher considère que son travail est terminé et le transfère à un autre ordre judiciaire qui est l’instruction, qui fait partie de ce qu’on appelle les magistrats du siège.
Le procureur devient partie au procès comme la victime elle-même ou le prévenu. C’est important à savoir. Le Procureur ne décide pas à ce niveau. Il ne peut décider que de transférer le dossier à l’instruction. Son pouvoir s’arrête-là. La seule chose qu’il peut faire est de faire appel, comme le prévenu lui-même. Or Karim Wade a dépassé aujourd’hui le stade où il pouvait faire une médiation pénale. Il est à présent au stade de l’instruction et c’est la chambre d’instruction qui décide, pas le Procureur qui, toutefois, peut ouvrir une information concernant d’autres biens mal acquis. Oui, ça c’est possible. Le Procureur peut, demain, s’il découvre de nouveaux biens appartenant à Karim Wade, ouvrir une autre poursuite contre celui-ci ».
Sud Quotidien