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Et pourtant, juste avant la fin des années 1950, les autorités coloniales persuadées que l’élevage surtout ovin et bovin avaient fait le choix de spécialiser les différentes zones en fonction de leurs potentialités. Ainsi, à côté de l’immense bassin arachidier, est née la zone agrosylvopastorale du Ferlo où se trouve encore le ranch de Dolly. Ce vaste territoire de près de 90.000 hectares a été préservé pendant toute la période de sécheresse au Sahel. Et, il reste aujourd’hui, bien mal en point. Au fil des années, le ranch a progressivement perdu son charme avec l’abandon progressif de son espace.
La question de l’eau, de la sécurité et celle des vols de bétail étant évacuée, le problème de l’élevage est aujourd’hui situé dans le management du secteur et dans son manque d’association harmonieuse avec l’agriculture et dans la problématique alimentaire dans son ensemble. Tout comme également dans le manque d’objectifs fixés par l’Etat pour ce qui est de l’amélioration des conditions de vie des éleveurs. Et, aussi, comme si les difficultés ne finissaient pas, dans l’oubli du suivi des animaux à chaque fois qu’une maladie était déclarée comme éradiquée dans une zone.
La conséquence est grave. Car la situation d’abandon dans laquelle se trouve le ranch de Dolly a entraîné une surpopulation des parties humides du pays pendant la période sèche. Tout cela ajouté au rétrécissement des terres de parcours, fait aujourd’hui que les bergers ont été laissés à eux-mêmes, à la maladie, l’insécurité et encore. Le résultat final de tous ces constats étant pour l’avenir, la multiplication des conflits dans les zones de passage. La régularité des accidents comme cette vingtaine de moutons trouvés mourants sur la route de Touba au mois de novembre dernier, victimes de l’inconscience d’un chauffeur de camion qui a refusé de s’arrêter au moment de leur passage.
Pour une politique alimentaire plus cohérente
Les malheurs sont fréquents pour ces pauvres bergers qui n’ont cessé de revendiquer une plus grande reconnaissance de la part de l’Etat depuis l’époque du président Abdou Diouf.
Dans la même mouvance, la faiblesse des moyens alloués au secteur de la recherche agro-alimentaire, aux instituts comme l’Institut Sénégalais de Recherches agricoles (Isra), sont la preuve que l’Etat manque d’ambition pour ce secteur. Finalement laissé à des privés sans conseils, le travail d’encadrement est fait aujourd’hui par les associations et collectifs d’éleveurs. Et, pendant les grandes fêtes religieuses, sans l’apport des éleveurs des pays voisins comme la Mauritanie et le Mali, le Sénégal a du mal à supporter la demande en moutons, chèvres et bœufs.
Avec l’arrivée d’une femme à la tête du département de l’élevage, nul doute que les attentes et défis sont énormes. Madame Aminata Mbengue Ndiaye en est consciente et a décidé de prôner le dialogue avec tous les acteurs. Etre à l’écoute est un préalable utile en ce moment pour faire le point sur des dizaines d’années de travail sans grande conséquence sur le développement de l’élevage, selon elle. Les chercheurs, techniciens et producteurs fondent ainsi un immense espoir sur ce nouveau gouvernement au sein duquel le président Macky Sall en tête, veut prêter une oreille attentive à tous les problèmes qui lui sont soumis en ce moment. Une bonne partie des initiatives de ce nouveau gouvernement devrait passer aussi par l’amélioration du cadre administratif et technique du secteur. Chose urgente et attendue des centres de recherche, des associations et des acteurs.
Dans ce contexte, la réorganisation et la relance des activités de recherche d’instituts comme le Centre de Recherche zootechnique de Dahra, le Centre national de recherche agronomiques (Cnra) de Bambey et de l’Isra sont déjà une grande priorité.
La tâche est ardue pour ce qui est de l’élevage du fait que le Sénégal en ce mois de mai est dans une difficile période de soudure. L’hivernage 2011 ayant été l’une des moins bonnes depuis le début des années 2000, il ne s’agira pas seulement pour le nouveau pouvoir de trouver tout de suite des semences pour l’agriculture. L’urgence est aussi de mettre à la disposition des éleveurs, de l’eau et des aliments pour l’énorme cheptel en errance dans les différentes régions du Boundou, dans le sud Est, le bassin arachidier, au Sénégal Oriental et encore dans le delta du Sine et du Saloum.
SUDONLINE.SN