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« La démocratie occidentale, qu’est-ce que cela veut dire ? », a demandé de manière rhétorique Paul Kagame , mardi 19 septembre, devant un public rassemblé au Council for Foreign Relations, à New York. Le président du Rwanda, de passage aux États-Unis pour l’Assemblée générale de l’ONU, a profité de la discussion pour fustiger le « diktat » des « pays de l’extérieur » du continent.
Au Rwanda un tel score n’est pas surprenant
Paul Kagame réagissait à des critiques suite à sa réélection, le 4 août, pour un troisième mandat à la tête du Rwanda, qu’il dirige depuis 2000. Le chef de l’État a recueilli plus de 98 % des suffrages lors de ce scrutin, un score jugé peu crédible par les États-Unis mais normal par l’homme fort de Kigali.
« Les choses peuvent se passer différemment dans d’autres pays mais au Rwanda un tel score n’est pas surprenant », a-t-il indiqué. « Le résultat aurait aussi bien pu être de 100 %. » Cette réélection a été rendue possible grâce à un changement de la Constitution rwandaise, approuvée à une écrasante majorité par un référendum fin 2015, dans ce pays où l’opposition politique peine à se faire entendre.
« La démocratie à l’occidentale, ce n’est pas pour tout le monde »
« La démocratie, oui, bien-sûr », a lancé Paul Kagame lors de cet échange entre lui, l’animateur de la discussion et le public. « C’est un principe auquel chacun de nous veut être associé, du moment que le contexte, l’histoire et la culture d’un pays le permettent. Mais l’Occident dit à tout le monde de rentrer dans le moule de la démocratie occidentale, or ce n’est pas possible. »
« L’Occident parle aussi beaucoup de liberté et donne des leçons sur ce sujet, mais le fait d’imposer aux gens la façon dont ils devraient vivre leur vie revient justement à nier la liberté des peuples », a-t-il poursuivi.
En juillet, l’ONG Amnesty International a dénoncé dans un rapport les « dérives répressives » du pouvoir au Rwanda, citant comme exemple de violations des droits de l‘Homme le meurtre d’un opposant politique et le baillonage des médias.
Des accusations infondées selon le chef d’État, qui critique à son tour « le double discours » de ses « amis », les États-Unis et de l’Europe. « Avant le changement de la Constitution, on m’a dit : ‘Tu dois partir, quelqu’un d’autre doit prendre ta succession, tu peux nommer quelqu’un' », a-t-il raconté, qualifiant cet épisode de « ridicule ». « Vous qui donnez des leçons sur la démocratie, vous me dîtes de choisir mon successeur. Ce n’est pas la démocratie. »