3ème édition du Festival only french au Sénégal

Si Only French en est cette année à sa 22ème édition en France, la version sénégalaise du festival, que l’on a comme qui dirait transposé à Dakar, s’ouvre dès aujourd’hui, jeudi 15 octobre à l’Institut français de Dakar. L’aventure remonte à quelques années, et de façon assez ironique d’ailleurs. Invité parmi d’autres artistes à se produire à Paris, pour les besoins du festival, Mustafa Naham, chanteur sénégalais originaire de Podor, tout au nord du pays, aura la désagréable surprise d’apprendre qu’on lui refusait froidement le visa pour la France. Pour les organisateurs, c’est évidemment une énorme déception, mais on n’en fera pourtant pas un drame. Loin de se morfondre, voilà que l’on décide tout simplement d’exporter le festival au Sénégal. Le concept, version tropicale cette fois, on le doit à deux amis : Mustafa Naham lui-même et Dominique Prévost qui est en fait le directeur de Only French et le propriétaire d’un label comme «Les Enchanteurs» qui produit Mustafa Naham.

Aussi surprenant que cela puisse paraître et malgré son titre très « shakespearien », le festival est bel et bien francophone, mais tout s’explique. L’anecdote, raconte Mustafa Naham qui en parle comme d’un «clin d’œil à la communauté anglophone», c’est le mot de ce présentateur qui sur la scène du festival n’arrêtait pas de répéter «Only French», histoire d’annoncer que l’on aurait encore droit à un artiste francophone.

Mustafa Naham fait partie des tout premiers pour ne pas dire que c’est le premier artiste africain à avoir été convié à ce festival ; la suite, on la connaît, il s’arrangera pour le ramener chez lui. Only French, comme il dit, aide énormément les artistes, à qui il permet de découvrir d’autres scènes et de faire pourquoi pas de surprenantes rencontres.

L’attraction du festival cette année, ce sera sans doute la chanteuse congolaise Gasandji ou «celle qui éveille les consciences» comme dirait son prénom, et avec beaucoup de poésie. Pour l’avoir  côtoyée et vue sur scène, Mustafa Naham en parle avec beaucoup d’enthousiasme. Musicalement ou artistiquement, il la compare à quelqu’un comme Ayo, la chanteuse allemande «d’origines tzigane roumaine et nigériane»: «Gasandji, voilà une dame qui arrive à séduire tout un public. C’est un honneur et un plaisir que de l’avoir parmi nous».

Aujourd’hui, quand on demande à Mustafa Naham ce que lui et ses collaborateurs attendent vraiment de ce festival, qui a officiellement «pris ses quartiers au Sénégal», il inverse plus ou moins les rôles. Le plus agréable dans l’histoire comme il dit, c’est que le public lui-même s’est approprié Only french, et que c’est lui qui l’attend désormais.

SUD QUOTIDIEN