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Si l’artiste-peintre Kalidou Kassé célèbre à partir de ce 20 novembre ses 35 ans de parcours artistique, c’est sans doute à son talent qu’il le doit, mais ce n’est pas comme s’il y était vraiment pour quelque chose. Car à vrai dire, il n’en a jamais vraiment fait la demande et n’en a jamais vraiment ressenti le besoin. Peut-être parce que cela lui convient tout à fait de passer quasiment toutes ses journées dans la chaleur de ses Ateliers du Sahel (qu’il ne quitte que pour honorer quelques rendez-vous) avec des horaires assez précis du reste : de 4h30 à 21h. Au cours de la conférence de presse d’hier, mercredi 28 octobre à la Place du Souvenir africain, la présidente du Comité d’organisation de ce 35ème anniversaire, Anta Sow Camara, expliquait d’ailleurs qu’il avait quasiment fallu forcer la main à celui l’on surnomme «le Pinceau du Sahel».
Tout commence naturellement en peinture, avec l’exposition de Kalidou Kassé qui prendra ses quartiers au musée Théodore Monod, et ce pendant tout un mois, du 20 novembre au 21 décembre. Ensuite il y a la soirée traditionnelle du 27 novembre, animée par le chanteur Baaba Maal, et le public aura encore le plaisir de découvrir quelques-unes des œuvres de Kalidou Kassé, des toiles du peintre qui remontent aux années 80-90, et qui appartiennent désormais à des collectionneurs privés.
Entre ces deux dates, on parlera aussi du lien qu’il peut y avoir entre l’Art et l’Economie, au cours d’une conférence prévue pour le 21 novembre prochain, et qui devrait, selon Anta Sow Camara, servir de «tribune aux artistes», ne serait-ce que pour «la défense de leur secteur».
Pour quelqu’un comme Abdoulaye Thiam, expert en tourisme, la question du lien entre Art et Economie est un sujet très peu banal, dans un contexte où comme il dit «le tourisme bat de l’aile», et surtout quand on sait aussi que le tourisme sénégalais a toujours été très «balnéaire». Voilà 5 ans que les choses ne «bougent plus», hélas, à cause de l’érosion côtière entre autres facteurs, et on a plutôt tendance à se tourner vers une alternative comme le tourisme culturel.
Il faut dire aussi que la culture ne bénéficie pas vraiment d’un environnement favorable. Il y a les éditions successives de la Biennale de l’Art africain contemporain, comme il y a eu le Festival mondial des Arts nègres (Fesman), mais de quelle façon la culture contribue-t-elle à notre économie, c’est la question que se pose Kalidou Kassé. L’artiste, qui pense que l’art reste plus ou moins méconnu parce que les gens auraient des priorités plus «alimentaires» dira-t-on, suggère que l’on procède par exemple à des ventes aux enchères de certaines œuvres d’art, comme cela se fait dans certains pays étrangers. Mais encore faudrait-il selon lui que l’on se montre plus créatif. Là, Kalidou Kassé pense surtout aux artisans du Village artisanal de Soumbedioune qui reproduisent encore et toujours, d’après la sculpture originale d’Auguste Rodin, le même Penseur que les touristes qui vont et viennent retrouvent quasiment à chaque saison.
Au-delà de sa casquette d’artiste, KalidouKassé est à l’origine de « Taggat » ou la «première école privée d’arts visuels au Sénégal», et lors du XVème Sommet de la Francophonie, il formait aussi 150 petits «talibés» à la calligraphie coranique.
SUD QUOTIDIEN