La nuit spéciale dédiée au tissu «Wax» à l’occasion de la première édition du Fashion show, prévue le 20 mai prochain à Dakar, va permettre aux initiateurs d’insuffler la culture du «wax» dans les mœurs sénégalaises. Un tissu qui a une très longue histoire avec le continent africain, mais qui peine à bousculer les tissus de luxe comme le bazin, le brodé ou le thioup très prisés par la gente féminine sénégalaise. «Les objectifs c’est d’abord le port du pagne lui-même, conquérir le cœur des bonnes femmes sénégalaises à bien porter le pagne WAX Hollandais, Vlisco», a expliqué Guénard Diop, gérante de Late-Dior Fashion Design, vitrine du groupe Vlisco au Sénégal depuis un an. In fine, il s’agit pour l’initiatrice d’incruster le port du pagne à la femme sénégalaise, à l’instar de ses sœurs d’Afrique Centrale où le Wax est une richesse culturelle facteur de paix et de stabilité dans les familles et dans les couples.
Le fashion show se veut une occasion pour montrer les nombreuses utilisations possibles du tissu, tant dans les modèles de coupe occidentale que dans les coupes traditionnelles africaines. «Le pagne, ce n’est pas un tissu très compliqué, ça se porte un peu partout en Afrique centrale, à la différence du bazin, on est pas obligé de le porter en brodé, on peut le porter simple en taille basse».
Pour Mme Diop, le pagne wax présente un certain nombre d’avantages comparatifs. C’est un tissu, sur le plan culturel, qui représente bien la femme africaine : «depuis toujours, nos mamans ont l’habitude de porter le pagne wax, surtout en Afrique centrale où j’ai grandi, en dépit de mes origines sénégalaises. C’est ce même wax qui continue aujourd’hui depuis un peu plus de 170 ans. En Afrique centrale, le pagne wax est porté comme le Bazin au Sénégal. En Afrique de l’ouest, à Cotonou, Lomé, Abidjan, Bamako,Conakry, il est bien adopté, mais pas trop au Sénégal.
L’objectif c’est de faire connaitre le vrai pagne, pour séduire les sénégalaises et pourquoi pas s’ouvrir aux autres commerçants». Il s’y ajoute que le wax est un produit accessible pour les différentes catégories sociales, «le haut de gamme de Vlisco coûte moins cher que le « thioup » ou le bazin» soutient la directrice de Late-Dior Fashion, organisatrice de cette première édition du fashion show. D’ailleurs, pour elle, la cherté n’est pas un argument , car la femme sénégalaise a un goût pour la mode qui est partie intégrante de sa culture : «pour moi, je ne pense pas le prix soit un problème» a-t-elle dit, même si elle reconnaît que le produit est un peu plus cher au Sénégal que dans les autres pays africains, à cause des droits de douanes.
Mais ce gap est rattrapé dans la durée de vie du wax et par sa résistance, «le pagne peut être lavé à 90° et peut vivre plus d’une cinquantaine d’années».
Malgré tous ces avantages, le Wax n’est pas encore incrusté dans la culture sénégalaise qui reste dominée par le bazin, le « thioup » et le brodé. C’est pour inverser cette tendance que le fashion show sera une occasion pour étaler le Wax dans tous ses éclats.
L’évènement qui sera animé par Viviane Chedid, verra la participation de stylistes Sénégalais et africains comme Thiané Diagne, Yayi Design, Bamba création, Da Fashion, M-Tima, de Late-Dior Fashion Design et de l’ivoirien Eloi Sessou.