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« Notre administration manque de compétence de façon criarde. Nous voudrions pouvoir compter sur [la France] pour nous accorder de la compétence tout de suite parce que le Bénin est aujourd’hui comme un désert de compétences » a déclaré Patrice Talon après avoir évoqué la COP 21, la menace terroriste et l’accès à l’énergie.
A Cotonou, le tollé ne s’est pas fait attendre. « Talon injurie l’intelligentsia béninoise » a titré La Nouvelle Tribune. Ce journal, parmi les plus lus du pays, fustige le nouveau président, dont il a pourtant soutenu la campagne. « L’administration n’a pas un problème de cadres compétents mais de promotion des médiocres au détriment des compétences », selon le quotidien. Avant d’ajouter, dans un autre article, que« Talon fait de l’importation des cadres et des compétences sa solution contre le sous-emploi et le chômage des jeunes béninois ».
Faux diplômés
Au Bénin, le taux de chômage est de 45 % selon les données de l’Institut national de la statistique et de l’analyse économique (Insae). Pour Steev Poton, analyste politique, Patrice Talon s’est éloigné de son discours d’investiture « en dénigrant à ce point les cadres de son propre pays ». Et de rappeler ses propos tenus durant la campagne présidentielle : « Il avait pourtant dit qu’on avait tout pour réussir et qu’il était prêt ».
Toutefois, certains cadres de l’administration sont plus nuancés. « Les médias doivent prendre le recul pour saisir ce que veut dire le président en parlant de désert de compétences et regarder le contexte »,tempère un universitaire.
En effet, cette déclaration du millionnaire et magnat du coton élu président de la république intervient sur fond de révélations du Front des organisations nationales contre la corruption (Fonac). Il s’agit de fraudes de plusieurs cadres de l’administration ayant été nommés à des postes stratégiques sur la base de faux diplômes. Un premier cas épingle l’actuel directeur des affaires financières de l’Office béninoise des recherches géologiques et minières, Codjo Tadja Baba. Selon Jean Baptiste Elias, président du Fonac, il aurait été nommé sur la base d’un master en management de projets ni homologué ni validé. Un autre dossier incrimine Jean Binessi Obinto, qui aurait falsifié une attestation de maîtrise en droit pour passer le concours d’officier de justice. Selon le Fonac, il serait toujours en poste au ministère de lajustice.
LEMONDE